Soirée hypnotique avec Animals As Leaders et Night Verses au Casino de Paris
- Anaïs Schacher
- 15 mars
- 2 min de lecture
Mardi 25 février 2025, Animals As Leaders était au Casino de Paris pour une soirée annoncée comme une démonstration de technicité pure. Une salle comble, des jeux de lumières millimétrés, et un public prêt à se laisser emporter.
Night Verses ouvre le bal de la soirée vers 20h. Le trio n’est plus un secret pour les amateurs de performances instrumentales de haut vol. Aperçu aux côtés de Tool, il a imposé sa signature : des compositions aussi planantes qu’implacables, avec un Aric Improta littéralement en transe derrière sa batterie. Il ne se contente pas de tenir le rythme, il le sculpte, le martèle, le transcende. La fosse se laisse prendre au jeu, partagée entre contemplation et immersion totale. Un set parfaitement calibré pour mettre l’auditoire dans les meilleures dispositions.
Puis, sans un mot, aux alentours de 21h, Animals As Leaders prend place. Tenues sombres, lumières en contrejour, atmosphère en suspension. Quelques secondes d’attente, puis les premières notes fusent. Le taping caractéristique de Tosin Abasi cloue tout le monde sur place, et la fosse s’anime dès les premiers accords. Le public, téléphones braqués sur la scène, absorbe chaque nuance, chaque variation, chaque cassure rythmique.
Les morceaux s’enchaînent avec une précision redoutable. Ici, pas de grands discours ni de pauses inutiles. La musique parle d’elle-même. Les lumières s’allument par intermittence, projetant des silhouettes mouvantes sur la scène et dévoilant un public tantôt en transe, tantôt en ébullition. Certains ferment les yeux, absorbés par les textures sonores, d'autres forment un pogo et célèbrent chaque seconde.
Après quelques morceaux, Abasi prend enfin la parole pour évoquer les 10 ans de The Joy of Motion, demandant qui était déjà présent à l’époque. Un flot de mains se lève, rappelant à quel point le groupe fait figure de légende dans le milieu.
Ce soir, The Joy of Motion est joué en intégralité, avec un voyage à travers ses nuances et son architecture si caractéristique. Le public redécouvre chaque morceau dans sa version live, profitant au passage de deux titres qui n’avaient encore jamais été joués en Europe.
Mais le groupe ne s'arrête pas là et propose en guise de rappel quatre morceaux tirés de leur dernier album, Parrhesia, sorti en 2022.
Lorsque la dernière note résonne, il ne reste que le silence après l’intensité. Les musiciens saluent brièvement, et disparaissent dans l'ombre, laissant une salle figée un instant avant que les conversations ne reprennent, que les visages ne s'échangent des regards abasourdis. Certains restent plantés là, comme s'il fallait encore quelques secondes pour redescendre. Une fin à l'image du concert : sobre, directe, inoubliable.
Merci à VeryShow pour nous avoir permis de vivre cette soirée.
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