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Interview : Eden Bisiot

BENEDICTION

BENEDICTION

Août 2025

Dave et Peter de Benediction se confient sur leur expérience lors du Motocultor !

Rencontrer Benediction au Motocultor Festival, c’est aller à la rencontre de l’histoire vivante du death metal. Formés dans les années 80, ils continuent à marquer la scène par leur énergie et leur authenticité. Dans cette interview, ils reviennent sur leur parcours, l’évolution de la scène extrême et la manière dont ils gardent intacte cette flamme créatrice après toutes ces années. Une conversation passionnante qui illustre à quel point Benediction reste une référence incontournable, aussi respectée que respectueuse de ses fans.

Bonjour à tous, nous sommes aujourd’hui au Motocultor Festival avec Benediction. Comment ça va ?
Dave – Ça va très bien, merci. Je ne suis pas là depuis longtemps mais je me sens déjà très à l’aise, donc c’est un très bon signe.
Peter – Oui, ça va bien. On est arrivés hier, on a passé un peu de temps en ville, bu quelques bières. Très bel endroit, très relax. On attend le concert avec impatience, il fait beau et chaud, donc pour l’instant tout va bien.

Vous jouez dans quelques heures, vous êtes excités ? Un peu nerveux ?
Dave – Non, on n’a jamais vraiment été nerveux. La dernière fois que je l’ai été, c’était le 11 août 1990, à Wrexham. C’était mon premier concert avec Benediction. Depuis, plus jamais.

Super !
Dave – Ouais, en plus j’avais l’air d’un sacré con.
[rires]

Y a-t-il des groupes que vous avez envie de voir au festival ?
Dave – Nous, surtout. [rires] J’aimerais voir Monolord, mais je ne sais pas s’ils jouent le même jour que nous.
Peter – Pelican joue demain.
Dave – Oui, j’aurais aimé les voir.
Peter – J’aime bien Pelican, mais on a un autre festival en Norvège demain, donc on n’est là qu’aujourd’hui. C’est dommage, mais bon, on fait comme on peut.

Ça fait pas mal de route quand même.
Peter – Oui, toujours. On doit partir à une heure du matin pour rejoindre l’aéroport de Nantes, donc ce n’est pas que du fun.
Dave – On sera bien transpirants en arrivant à Nantes !

Votre album Scriptures marque un gros retour après plus de dix ans sans nouvel enregistrement. Avec Ravage of Empires, est-ce que vous vous voyez dans la continuité de cette lancée, ou dans un tout nouveau chapitre ?
Dave – Comment dire ? Avec Scriptures, on a fait pas mal de death metal old school. Avec Ravage of Empires, on en a fait une putain de tonne. Alors est-ce qu’on entre dans une nouvelle ère ? Il y a des différences, oui, à cause du processus d’enregistrement et du producteur, Scott, mais on ne va pas se mettre à faire du Meshuggah ou des conneries comme ça. Pas que ce soit nul, mais on veut fire évoluer notre propre son. On adore le death metal old school et on ne va pas trop s’en éloigner.
Peter – Oui, l’idée c’est juste d’être la meilleure version de nous-mêmes, la meilleure version de Benediction possible, sans trop s’éloigner. Parce qu’au final, les gens nous aiment pour ça. Avec le retour de Dave, c’est un peu une nouvelle ère, ça nous a donné un nouvel élan, on s’est vraiment concentrés, on a écrit le meilleur qu’on pouvait. Et il y en a encore beaucoup à venir.

Quelles sont les principales différences entre Subconscious Terror et Ravage of Empires ?
Peter – Beaucoup d’années.
Dave – [Rires] Oui, beaucoup d’années. La production, l’expérience.
Peter – Oui, l’expérience. Ça fait longtemps qu’on fait ça, et je pense qu’on commence à être bons.
Dave – Même si on va sûrement se planter à un moment donné, mais bon, tout le monde se plante, ça arrive.
Peter – C’est notre art, on le perfectionne au fil du temps. Tant que tu sais ce que tu veux faire, ça va. Certains groupes se perdent à vouloir être autre chose. Nous, on n’est pas comme ça. On reste fidèles à notre forme d’art.

Et comment trouvez-vous l’équilibre entre garder ce son old school qui définit votre groupe et repousser vos limites ?
Peter – Pas facile. C’est juste la suite logique, en fait. Évoluer un peu dans l’écriture, parfois un peu plus technique, mais pas trop. Juste écrire de bons morceaux accrocheurs.
Dave – Ouais. Et puis, comme je disais, notre producteur Scott apporte beaucoup, et aussi ce gros con là-bas [pointe Darren]. On a beaucoup appris grâce à lui. Déjà sur Scriptures, j’avais jamais travaillé comme ça avec quelqu’un. Et sur Ravage, il nous a fait bosser encore plus dur. Il nous a fait transpirer, sans jamais relâcher. Et ça aide vraiment. Il y avait des moments où je me disais “fuck, j’en peux plus”, mais tu continues parce qu’il comprend ce qu’on doit faire.
Peter – La première fois que je l’ai rencontré, il m’a dit : “Mon nom sera aussi sur cet album, donc vous allez bosser comme des malades. C’est aussi important pour moi. Je ne bosse qu’avec les groupes avec lesquels je veux bosser.” Dès le premier jour, il nous a dit qu’on allait devoir bosser dur. Et il ne mentait pas. Je redoute déjà le prochain. [rires]

Génial ! Et comment la scène actuelle influence-t-elle votre processus créatif ?
Dave – Est-ce qu’elle l’influence ? Pour moi, non. Niveau paroles, je n’écoute pas du tout de nouveau death metal. J’écoute encore les anciens, Autopsy, Immolation, Incantation, mais pas les nouveaux.
Peter – Parce que ce n’est pas du death metal.
Dave – Voilà. C’est trop propre, trop poli. Il n’y a pas la crasse derrière.
Peter – Pour nous, les blast beats, ce n’est pas du death metal. Quand on a commencé, c’était le grindcore qui en avait. Pas le death metal. Maintenant ils en mettent partout, avec des vocaux ultra extrêmes, en allant le plus vite possible. Ce n’est pas notre truc. Nous, on veut juste écrire des morceaux de death metal accrocheurs, avec des paroles compréhensibles.
Dave – Exactement. Et il y a toujours un côté punk dans ce qu’on écrit, parce que c’est notre attitude.
Peter – Pour nous, c’est de là que vient le death metal.
Dave – Exactement.

Et quel est votre processus créatif en studio ? Vous créez ensemble ?
Peter – Moi et Darren, l’autre guitariste, on met les riffs ensemble. Chez soi, dans la cuisine ou la chambre, tu vois. On se les envoie, on modifie, on renvoie. Quand on est satisfait, on envoie à Dave, qui change des trucs et met ses voix dessus. C’est à peu près ça. On partage tout entre nous trois.

Il me reste juste une question, parce que tout ce que vous avez dit était super complet. Vous allez droit au but.
Darren – Comme notre musique.
Dave – Exactement ! Comme notre musique, directe, sans détour.

Alors, vous avez un message pour vos fans ?
Dave – Ouais. Dans la musique, non. Mais dans la scène, oui. Aux fans : éclatez-vous. En concert, faites gaffe. En dehors aussi. Respectez la scène, et elle vous respectera en retour. C’est super important. Il y a tellement de gens pourris qui veulent foutre la merde. Ne les laissez pas faire. Soyez vous-mêmes, et passez un putain de bon moment.
Peter – Et merci. Merci de partager ce voyage avec nous.
Dave – On est là depuis longtemps, et on apprécie vraiment le soutien. On ne pourrait pas le faire sans les fans.
Peter – Au fond, on est juste des fans nous-mêmes. On a juste eu la chance de jouer dans un groupe, de voyager dans le monde entier et d’y arriver. On est comme tout le monde.

Merci pour votre temps !
Dave – Merci !
Peter – Merci !

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