C’est dans une ambiance électrique que nous avons retrouvé Locomuerte au Motocultor Festival, où ils ont été programmés à la dernière minute pour remplacer Dropout Kings. Malgré les contraintes logistiques, le groupe a montré une détermination et une énergie impressionnantes. Dans cette interview, ils évoquent la création de leur album Parano Booster, leur style unique mêlant thrash crossover et reggaeton, ainsi que leurs collaborations marquantes. Un échange vibrant, à l’image d’un groupe qui refuse les barrières et célèbre la liberté artistique.
Bonjour, on est ici avec Locomuerte, comment allez-vous ?
Oui, bien, on est trop heureux d'être ici.
Alors, on est ici au Festival Motocultor. Vous avez été programmés un peu en dernière minute. Est-ce qu'il y a eu des contraintes au niveau de la préparation et du timing ?
Nico Loco - Pas vraiment, parce que là on est en pleine période de festivals, donc on est toujours à l’Extreme Fest, on bosse à fond notre show et on sait l’adapter. Là-dessus, il n’y a pas eu trop de contraintes, c’est plus pour la logistique, parce qu’effectivement, comme on remplace Dropout Kings – qu’on salue bien d’ailleurs, on leur envoie beaucoup de soutien – c’était plus pour le logement, l’organisation, le transport. El Mitcho devait être en vacances normalement. Il y a eu tout un remaniement à faire, mais on ne pouvait pas louper une magnifique opportunité et l’occasion de s’éclater sur une grosse scène comme ça au Motoc. C’est un festival mythique et qu’on voulait faire absolument si on nous en offrait la chance.
El Termito - De toute façon, je pense qu’on se serait débrouillés quoi qu’il arrive, même avec des impératifs, pour le faire.
Vous êtes là aujourd’hui, mais vous jouez demain. Est-ce qu’il y a des groupes que vous souhaitez voir ? J’ai entendu parler de Loudblast.
Nico Loco - Oui, bien sûr.
El Mitcho - Ah, c’est les copains !
Nico Loco - Il nous a beaucoup soutenus, Stéphane Buriez, depuis le départ. Hervé, le batteur de Loudblast, nous a même donné des tuyaux de batterie. Il est venu pendant un week-end jouer de la batterie avec notre premier batteur pour lui montrer des plans et tout ça. Donc il y a une connexion assez forte. Il y a une magnifique affiche avec beaucoup de groupes complètement mythiques. Hier, il y avait Kerry King et Forbidden. Aujourd’hui, il y a Dark Angel. Il y a aussi Sloth.
El Termito - Envy, j’ai vu l’autre jour.
El Mitcho - Il y a Fear Factory !
Nico Loco - Il y a Fear Factory aussi, il y a Machine Head, il y a plein de gros groupes, anciens et nouveaux. Dans la nouvelle école, il y a Landmvrks et tout ça. Donc c’est une superbe affiche. Ça va être génial à la fois de revoir des groupes et d’en découvrir d’autres.
Je pense que sur scène demain, on aura l’occasion d’entendre les titres de Parano Booster.
El Termito - Bien sûr !
C’est un album qui a eu de très bonnes critiques et qui semble vraiment représenter l’essence même de Locomuerte, mais en plus approfondie. Est-ce que vous êtes d’accord avec ça ?
El Termito - Carrément !
Nico Loco - C’est le prolongement du travail qu’on a, de tout le processus de composition qui a démarré dès le départ. La création du style, et ensuite on a trouvé ce qui nous plaisait vraiment. C’est un style qui est quand même assez large, parce que c’est du thrash crossover avec du reggaeton, donc on peut se permettre énormément de choses avec Locomuerte tout en restant fidèles à notre salsa originale.
Et justement, comment vous faites la balance en studio pour expérimenter avec tous les styles mais en même temps garder cet aspect vraiment harmonieux ?
El Floco - C’est totalement naturel. On ne se pose pas de questions, ça vient naturellement.
El Mitcho - On sort des riffs et c’est fait avec le cœur.
Nico Loco - C’est aussi le résultat d’une vraie expérience. Parce qu’en fait, nous on est des musiciens autodidactes, à part Flo qui a vraiment fait une école de musique. Mais on est autodidactes et on a passé des millions d’heures dans des locaux de répètes à faire de la composition. Parce qu’avec Mitch (qui avait son premier groupe de thrash en 89 qui s’appelait Damage), on n’a jamais fait de reprises, on a toujours fait de la composition. Donc en fait, tu pratiques, tu pratiques, tu apprends… tu fais des morceaux, ils sont bien, moins bien, etc. Et en fait, c’est vraiment l’expérience que tu acquiers et que tu ne peux avoir qu’en le faisant. Même si tu es le meilleur musicien du monde, si tu ne crées jamais, tu ne sais pas créer. Et quand tu crées, tu fais des erreurs de création. C’est hyper semblable à la cuisine : quand tu cuisines, il y a des fois des erreurs, tu mets trop de ci, pas assez de ça, et après tu goûtes et tu ajustes. C’est exactement pareil quand tu apprends à composer. À force, on a trouvé notre façon de faire, et ça vient comme ça. Et puis voilà, El Termito a vraiment bien compris le délire reggaeton. Il est plongé dedans, on a beaucoup bossé et étudié, et du coup ça vient naturellement. C’est kiffant.
J’ai vu que sur l’album, il y avait certains featurings. Comment ça a influencé la création de l’album ?
Nico Loco - Ça n’a pas du tout influencé la création de l’album.
El Floco - Ce sont des gens avec qui on avait envie de travailler, notamment Arno et Poun de Black Bomb A, qu’on connaît depuis maintenant…
Nico Loco - Tu es méga fan de Black Bomb A.
El Floco - Ouais, moi j’étais fan depuis gamin, donc c’était vraiment un truc de ouf de pouvoir les avoir avec nous et de partager des scènes de temps en temps. C’est un plaisir, c’est superbe.
El Termito - Et aussi Auré de Akiavel qui fait les backing vocals sur Demonios. On avait bossé avec eux sur le clip de…
Nico Loco - La Vida Loca. Ils étaient venus nous aider pour faire un concert parce qu’on a tourné un clip avec Bruno qui est ici. Ils étaient venus dans un local de catch pour avoir des figurants autour du ring, on avait organisé un concert à l’arrache, et on avait besoin d’un groupe un peu local. Akiavel est venu pour nous aider, alors qu’on ne se connaissait pas vraiment. Ce sont des gens hyper sympas et on les salue bien. On a vraiment accroché avec Auré et tous les membres du groupe. Du coup, on lui avait proposé ça parce qu’elle a une sacrée grosse voix, on voulait des backing un peu démoniaques. Et puis pour Fumamota – dont le clip va d’ailleurs sortir le 20 août, mercredi prochain, avec le featuring Black Bomb A – on s’est dit que pour les festivals, il nous fallait une chanson qui parle de weed, parce que comme ça, tous les gens se disent « ouais, ça parle de weed ». Non, je déconne. Donc on a décidé de faire une chanson pour les gens qui adorent fumer de la weed.
El Termito - On a voulu faire une chanson qui parle de weed parce qu’on n’en fume pas, donc il fallait faire quelque chose. [rires]
Nico Loco - Non, en fait c’était un hommage au morceau Mary de Black Bomb A qui nous a tous super plu en concert, et du coup on a invité Arno et Poun à faire le feat. Et là, c’était un vrai feat, ils ont vraiment créé leur partie sur notre musique.
Est-ce que vous avez un message pour vos fans ?
Oui, déjà merci beaucoup, méga moustache gracias. Et surtout, ahuevo, c’est ça la vida loca : faites ce que vous avez envie, n’écoutez pas le jugement des autres, soyez libres, éclatez-vous. On n’a qu’une vie, elle peut finir très vite, donc lâchez tout.





