Le groupe américain Nothing More a ouvert en puissance la dernière journée du Heavy Weekend Festival, entre riffs brûlants, pyrotechnie inédite… et une énergie viscérale qui a conquis le public français. Quelques heures après leur show, Mark Vollelunga et Daniel Oliver se sont confiés sur leur tournée, leurs collaborations récentes (de Chris Daughtry à David Draiman), et le retour en force de la musique lourde.
Et comme ils n’ont pas froid aux yeux, ils se sont aussi prêtés au jeu de notre format vidéo « Action ou Vérité » — l’occasion de découvrir leur sens de l’humour (et quelques secrets bien gardés).
👉 Retrouvez la vidéo ici : Action ou Vérité
Vous avez ouvert aujourd’hui la dernière journée du Heavy Weekend Festival. Comment vous êtes-vous sentis ? Avez-vous ressenti de la pression en montant sur scène ?
Daniel - Non, je n’ai ressenti aucune pression. C’était… je sais pas, une journée magnifique. Il a plu un peu ce matin, mais ce genre de petit festival, avec quatre ou cinq groupes, c’est super fun. L’ambiance ici est vraiment bonne. Et en plus, ils nous ont donné des flammes sur scène, c’était super spécial.
Mark - Oui, c’était la première fois qu’on jouait avec du feu. La toute première fois.
Daniel - Oui, une grande première.
Mark - C’était vraiment, vraiment cool.
Daniel - Je pense qu’on n’oubliera jamais ça.
Mark - Tous les sourires qu’on a affichés, c’était genre : “Ouais, on est à fond, on est trop cool.” C’était génial. Et ça fait plaisir de jouer dans une autre ville que Paris aussi. On avait fait Hellfest il y a quelques années, et une autre ville dans le sud de la France. Tu te souviens du nom ?
Daniel - Pas de mémoire, non.
Mark - Peut-être Orléans ou une autre. J’ai oublié. Mais ouais, ça fait du bien de jouer ailleurs qu’à Paris. Ce festival est top. On s’est éclatés.
Que pensez-vous du public français ?
Mark - Incroyable. Très expressif. Ils se lâchent totalement et passent un super moment. Un public très communicatif, je dirais.
Daniel - Oui, tout le monde est là pour s’amuser, comme l’a dit Mark. Ailleurs, les gens sont parfois plus réservés, les bras croisés, à attendre de voir ce qu’on vaut avant de réagir. Mais pas ici. Le public est plus charismatique.
On a ouïe dire que vous alliez bientôt revenir en France ?
Mark - Oui, absolument. On revient en novembre pour une tournée en tête d’affiche. Et on passera par Paris, c’est sûr. On est super excités.
Vous pouvez compter sur nous, on y sera !
Mark - Parfait, génial. Venez nombreux !
On a entendu quelques morceaux de votre édition deluxe de Carnal aujourd’hui. Elle inclut six nouveaux titres, dont certains réenregistrés avec Chris Daughtry ou remixés. Comment avez-vous choisi ces morceaux ?
Mark - Franchement, on voulait surtout inclure Freefall avec Daughtry sur l’album. Ce titre était déjà terminé depuis un moment, il ne manquait plus qu’à le mixer.
Et comment cette collaboration est-elle née ?
Mark - Il est fan. Johnny a déménagé à Nashville, et ils se sont rencontrés là-bas. Ils sont devenus amis. Johnny lui a fait écouter l’album, et il a dit : “J’adore Freefall, j’aimerais trop chanter dessus.” C’est venu très naturellement. On voulait le sortir tel quel, mais finalement on s’est dit que ce serait mieux de le garder pour après la sortie de l’album. Et son équipe radio nous a aussi conseillé d’attendre, pour pouvoir concentrer leur promo dessus une fois leurs propres singles terminés.
Daniel - We’re All Gonna Die a été écrit spécialement pour Carnal, mais au moment de faire la tracklist finale, on a senti qu’il ne collait pas tout à fait. Et on avait déjà assez de morceaux. Du coup, on l’a gardé pour plus tard, sans trop savoir quand. Et voilà, il a fini sur l’édition deluxe. Aussi, l’an dernier on a joué à Aftershock, et Disturbed était en tête d’affiche. C’était la première fois que David Draiman est monté sur scène avec nous pour chanter le morceau en live. On a eu un super enregistrement – comme c’était un festival, il y avait plein de caméras. Donc on a filmé ça, et on s’est dit : “C’est un moment cool à partager.”
Mark - Oui, c’était une manière de garder une trace de ce moment. On ne savait pas encore qu’on allait partir en tournée avec eux six mois plus tard… et le jouer presque tous les soirs. David est venu chanter avec nous, il est super généreux. C’est un mec génial et un frontman incroyable.
Si vous pouviez réenregistrer l’un de vos morceaux avec un artiste de rêve, ce serait lequel et avec qui ?
Mark - Oh, excellente question. Faut que je réfléchisse. On est tous de grands fans de Muse. Matthew Bellamy est un musicien incroyable – chanteur, guitariste, pianiste. Muse a ce côté “fin du monde”, “révolte contre le système” dans leurs paroles et leurs clips. Je pense qu’il serait totalement en phase avec Existential Dread. C’est un peu dans leur univers mélodiquement. J’aimerais voir comment ils aborderaient ce morceau, ce qu’il en ferait. Il se reconnaîtrait sûrement dans les paroles et le thème.
Daniel - C’est marrant, c’était exactement ma réponse aussi. Alors je vais dire : j’aimerais que Rage Against the Machine reprenne Stuck. Ce serait cool. Ou peut-être House on Sand. Ce serait encore plus stylé. Mais ouais, je leur dirais : “Faites-en votre version. Vous le devez.”
Mark - “Vous le devez !”
House on Sand est votre troisième morceau à atteindre la première place des charts. Félicitations !
Mark & Daniel : Merci !
Qu’est-ce que vous ressentez face à cet accomplissement ?
Mark - C’est génial. Très fiers, évidemment. Troisième numéro un sur cet album. C’était aussi super de collaborer avec Eric d’I Prevail. Il a apporté une voix gutturale, infernale – c’était fun. Il est venu sur quelques dates pour le chanter avec nous en live. Un mec super, très sympa. J’aime beaucoup ce morceau car il pousse à la réflexion – à assumer ses responsabilités. On a tous traversé des moments où on touche le fond et où on doit tout reconstruire. Beaucoup de gens s’identifient à ça. Et j’adore entendre les fans chanter à pleins poumons.
Daniel - Oui, et c’était un titre qu’on ne pensait même pas envoyer en radio. Donc le voir cartonner comme ça, c’était dingue. Et ça nous montre que la musique plus lourde a encore sa place, même à la radio. Ce genre de retour nous donne envie d’aller encore plus loin dans cette direction pour le prochain album. Donc attendez-vous à du lourd – voire mieux.
C’est un sujet qu’on a beaucoup abordé avec d’autres groupes : que pensez-vous du retour en force du metal et du heavy rock ?
Daniel - Oh, je suis super excité. Je ne sais pas pourquoi c’était passé de mode. On essaye toujours d’analyser les changements culturels… Est-ce que les gens sont moins en colère ? Mais voir ce genre revenir en force, c’est hyper excitant.
Mark - Je pense que c’est aussi lié à la rapidité de circulation de l’info aujourd’hui – avec la technologie, internet, les réseaux sociaux. Et en Europe, le metal, le rock et le punk sont toujours populaires. Il y a un vrai esprit rebelle ici : “lutte contre le système”. Et ça finit par influencer les États-Unis aussi – dans le bon sens.
Daniel - Il a dit exactement ce que j’allais dire. Ce qui est fou, c’est que ce n’est pas quelque chose de “poussé” officiellement. Ça se fait de manière ultra organique. C’est pas comme si les radios s’étaient soudain mises à diffuser plus de metal. Mais il se passe des trucs sur TikTok qu’on ne comprend pas toujours… La musique se fraie un chemin dans la culture d’une manière qu’on ne contrôle pas vraiment. Et c’est cool que ce soit notre musique. C’est du lourd, des groupes comme Deftones qui reviennent sur le devant de la scène. Les gens les redécouvrent comme si c’était la première fois. Et c’est génial.
Dernière question : un message pour vos fans ?
Mark - J’ai tendance à dire un truc assez personnel : ne cachez pas vos cicatrices. Et comme c’est le mois des Fiertés : soyez fiers de qui vous êtes. Ne le cachez pas.
Daniel - Oui, et soyez bons les uns envers les autres. Trouvez quelque chose que vous aimez et poursuivez-le de tout votre cœur. Le monde en sera meilleur, c’est certain.