Pour fêter les 30 ans du groupe, Psykup a sorti le 11 Avril, The Joke Of Tomorrow, un album fort et empreint d'optimisme. On y retrouve des titres puissants, des mix inattendus (Une voix féminine sur Bigger Than Life, des sonorités orientales sur Death In The Afternoon, du plus Jazzy sur Same Player...), des titres négatifs au premier abord, mais pour des paroles plus positives... En bref, tout ce qui fait l'identité du groupe à l'autruche ! The Joke Of Tomorrow est un album qui suit parfaitement à son prédécesseur, Hello Karma, lui volant la vedette pour sa sortie mais s'y mêlant parfaitement dans une setlist que vous pourrez retrouver los de fututres dates françaises !
A cette occasion, nous avons pu discuter avec Julien (chanteur et guitariste) et Julian (bassiste) de ce nouvel opus. Un échange amusant et instructif !
Bonjour, je suis Eden du Média Earama, on se retrouve aujourd’hui avec Psykup ! Comment allez-vous ?
Julian - Ça va.
Julien - Ça va bien, et toi ?
Très bien. On est là pour parler de votre nouvel album, The Joke of Tomorrow, qui sortira le 11 avril. Pour commencer, est-ce que vous avez un mot pour décrire l'album ?
Julian - Naturel.
Julien - Moi je dirais sincère.
On a beaucoup de sonorités différentes sur cet album, ce qui est assez fréquent chez Psykup. Une voix féminine sur Bigger Than Life, une ambiance plus orientale sur une autre. Comment et d'où viennent ces envies, ces inspirations ?
Julien - C'est vraiment l'inspiration, l'envie du moment. C'est pour ça qu'on dit naturel, sincère. Quand j'écris, j'essaie de laisser aller mes pensées là où je pense que ça va être intéressant. Donc j'ouvre les vannes. J'écoute beaucoup de musiques très différentes quand j'écris, je n'écoute pas du tout de métal. C'est plutôt d'autres choses qui vont m'influencer. Ça va être un film que j'ai vu, ou j'écoute de la musique classique. J'ai une ambiance générale qui fait que ça va sortir d'une certaine façon. Et j'aime bien explorer des trucs nouveaux. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas mis de voix féminine en lead sur un morceau. Ça faisait très longtemps que je voulais mettre des cordes aussi et qu'on n'avait pas mis de cordes sur un morceau. C'est pour ça que les violons sont apparus, qu'il y a une tendance orientale. Et puis, moi qui adore le jazz, je me suis dit, tiens j'aimerais bien qu'il y ait un petit passage jazzy sur Same Player, etc. Et ce qui est cool avec Psykup, c'est que c'est open bar, on peut aller n'importe où, les gens nous suivent. Mes bandmates me suivent déjà dans mes délires à moi, et après les gens nous suivent derrière et c'est super. Donc c'est l'envie, je pense, d'explorer de nouvelles contrées, de mélanger des choses très différentes et d'avoir quelque chose de cohérent à la fin qui se tienne bien sur la base d'un concept album comme celui-là.
Et comment se passe votre processus de création ? Est-ce que vous l'avez changé en cours de route ?
Julien - On a une formule qui marche bien.
Julian - Ju arrive avec 90% des choses et on les programme, on les pré-prod à la maison. Et puis après, une fois qu'on a cette base, on dit à Brice, le batteur, de mettre sa patte dessus.
Julien - Et ils font du sound design aussi, ils réalisent le morceau.
Julian - On a fait un peu plus de sound design sur cet album. Et c'est cool parce que chacun y met un peu de lui et du coup ça devient vraiment quelque chose. Je trouve qu'au fil des années ça reste cohérent et on a peut-être renforcé un peu plus de choses sur cet album parce qu'on a réussi à vraiment faire de chaque titre, je trouve, un morceau avec son identité propre . Moi quand je pense à I Will Let You Down, je vois une boîte de nuit avec des sons un peu électro, Same Player... On sort le clip aujourd’hui alors je ne vais pas trop dévoiler mais voilà. Il y a le morceau qui me fait penser à Dune, plein de choses comme ça. Du coup je trouve que c'est très réussi parce que mentalement, la projection des morceaux se fait déjà très clairement. Donc je pense qu'au fur et à mesure c'est ça qu'on a réussi à peut-être encore un peu mieux choper.
Vous êtes un groupe qui a une tendance pour l'autoproduction et vous avez quand même travaillé avec des gens pour le mastering et pour le mixage notamment Fred Duquesne et Thibaut Chaumont sur le dernier album. Est-ce que vous avez gardé cette formation là ? Est-ce que vous avez changé ?
Julian - Non, on a continué avec les mêmes. Justement, Hello Karma, l'album précédent, est le premier album sur lequel Fred a travaillé et ça a tellement bien marché, on s'est tellement trouvé sans avoir à épiloguer ou batailler sur un son… Dès qu'il nous proposait un truc, on était là “c'est bien foufou, c'est bien vénère” ! Et bon, il y avait le covid qui avait un peu compliqué les choses parce qu'on n’a pas pu trop travailler chacun dans nos studios respectifs ou quoi. Et là, on s'est dit “on refait ça”. Et cette fois-ci, Fred Duquesne a pu bosser de chez lui donc c'était encore mieux. Il a mis ses petites pattes, ses petites touches. On a toujours Thibault Chaumont en mastering, il est très consciencieux, très à l'écoute. Il fait vraiment du super boulot. Donc voilà, on avait envie de reprendre la même équipe que sur Hello Karma, mais avec de meilleures conditions, un peu plus de temps et pas de contraintes dues au Covid ou je ne sais pas quoi.
On a des titres qui peuvent sembler parfois assez négatifs, comme Death In The Afternoon ou encore Fear Is The Key, mais Psykup a souvent un message très positif dans les paroles. Quel message souhaitiez-vous faire passer à travers l’album ?
Julien - Là, c'est un peu des contre-pieds. C'est-à-dire, tu vois, I Will Let You Down, ça veut dire “je vais te décevoir”. Death In The Afternoon, c'est vraiment la mort dans l'après-midi, puisque c'est un morceau qui parle de la mort. C'est un morceau qui parle vraiment de l'après, de la peur de l'après et de ne pas l'appréhender. Fear Is The Key, c'est un morceau qui parle de l'importance d'avoir peur. Ça peut motiver beaucoup de bonnes décisions. Parce qu'on nous vend toujours des “il faut être fort”, “il ne faut pas avoir peur”, “il faut être parfait”. C'est la société qui fait ça et je trouve que c'est une erreur. Je pense qu'il faut au contraire dire aux gens qu'ils ont le droit de se planter, que ce n'est pas grave, qu'ils peuvent apprendre de ça aussi, c'est important. Qu'on peut décevoir des gens et être déçu par des gens, que ça fait partie de la vie, que ce n'est pas grave non plus. Et voilà, désacraliser la mort, les angoisses, embrasser un peu tout ça en fait. On peut accepter tout ça, et faire quelque chose quand même positif. J'en suis la preuve vivante, je suis quelqu'un qui peut avoir des tendances très sombres à des moments et des tendances très positives quand même, la plupart du temps. Et plus ça va, plus je me sens apaisé en avançant en âge et en sagesse, à mieux prendre certaines choses, à désacraliser d'autres choses, d'aborder les choses de façon plus sereine en général. C'est de la résilience, c'est de l'expérience, c'est de l'empirisme, c'est plein de choses. C'est ce qui permet d'avancer dans la vie. Mais je trouve ça bien de communiquer ça parce qu'on nous communique beaucoup de choses très sombres dans la vie de tous les jours. Je trouve qu'on est très agressé, très sollicité. On nous dit beaucoup tout ce qui ne va pas, etc. Il y a des gens qui regardent les news toute la journée. C'est horrible. Donc c'est bien de pouvoir dire qu'il y a des choses positives et qu’on peut se planter, avancer quand même, ce n'est pas grave. C'était ça un peu le message de cet album-là.
D'accord. Et que signifie le titre de l'album ?
Julien - C'est une citation, une référence à H.G. Wells, qui est un écrivain que j'aime beaucoup - et que tu as l'air de connaître - qui a écrit L'Homme Invisible, La Guerre des Mondes, La Machine à Explorer le Temps… C'est quelqu'un qui était visionnaire à son époque et qui avait dit cette phrase, il avait dit “The Crisis of Today is the Joke of Tomorrow”, donc “la crise d'aujourd'hui et la blague de demain”, qui m'a beaucoup aidé dans les moments difficiles. Je trouve que c'est une très bon maxime pour désacraliser les choses et se dire ça va passer, tout ira bien, pas de problème, on peut rire de plein de choses très compliquées dont on n'arrivera pas à rire aujourd'hui mais on y arrivera plus tard. Et c'est un message qui je trouve est important justement dans la société dans laquelle on est, dont je te parlais. Je trouve que voilà, il y a beaucoup d'apitoiement aussi, il y a beaucoup de gens qui se complaisent un peu dans la plainte. Je trouve ça bien de se dire que tout ira bien, que ça va aller, qu’il y a des gens qui ont des problèmes bien plus graves que nous et qui arrivent à rigoler quand même et à avancer quand même, donc c'est un bon message.
Comme je disais, Psykup a souvent un message positif.
Julien - Oui, tout à fait. C'est bien que tu le soulignes parce que c'est vrai que dans le métal en plus, c'est pas un truc hyper courant d'avoir un message très positif. Le fond de commerce du métal, c'est plutôt d'être négatif ou d'être dark. Et nous on est dans quelque chose de plus lumineux, c’est ce que tu disais tout à l'heure.
Julian - Oui, lumineux, comme le dernier morceau qui s'appelle The Joke of Tomorrow. C'est vraiment le morceau qui apaise tout l'album, ça vient en dernier. Et c'est pour ça qu'on est vraiment là, à la fin on a envie de se faire des câlins et de se dire que tout va bien se passer, c'est l'apaisement.
Julien - Et les métalleux sont souvent des bisounours. C'est un peu ça, quand on commence à les connaître. Vu que tout est dans la musique qu'on fait ou qu'on écoute, tout sort.
Julian - On peut tellement se défouler avec la musique qu'au fond, on est mignon.
Ça reste un exutoire.
Julien - Oui, exactement. Et c'est bien parce que ce n'est pas une violence qu'on va mettre ailleurs. Je me rends compte, des fois en réécoutant, quand on les joue en live, je me dis “wow, c'est quand même vachement violent”. Je ne me rends pas compte à l'écriture, vraiment, de la violence. Je ne mesure pas exactement la violence du truc.
Julian - Quand on était dedans, on avait du mal à se le dire… Et c'est vrai que le retour de nos proches ou quoi, c’était des “Tu étais quand même assez énervé pour cet album”. Tout s'est passé tellement sainement. C'est une énergie saine qu'on a vraiment injectée là-dedans. Pour moi le côté violent, c’est un peu comme les arts martiaux, quoi. C’est violent mais c’est zen en même temps. C’est maîtrisé.
Vous parliez du live, est-ce que vous avez commencé à travailler sur l'adaptation en live ? Est-ce qu'on a des surprises ou une scénographie particulière ?
Julien - En fait, on a essayé de respecter l'atmosphère de la pochette de l'album. Je pense qu'on va demander aux gens de venir habillés en clowns, ou en boxeurs. [rires] On a essayé de respecter l'atmosphère générale, dans ce que ça a à la fois de lumineux et de sombre, c'est vraiment les deux facettes du groupe. Toujours le yin et le yang. Et les nouveaux morceaux, on les a testés en live, en résidence, parce que les premières dates c'est les 5 et 6 avril. On a essayé de voir ce que ça donnait, et on s'est rendu compte que les morceaux sont taillés pour le live ! Vraiment, ça respire beaucoup en live, ça donne beaucoup de respiration aussi au concert et c'est la première fois qu'on intègre autant de morceaux d'un nouvel album dans la setlist pour un début de tournée. Là, on en a mis 7. Et d'habitude on en met moins, genre 4.
Julian - Sur l'album d'avant, on avait mis 4 titres.
Julien - Et là, on a eu envie. Limite, on en aurait mis plus. Ça prouve que l'album nous plaît aussi, et qu'on a envie de le défendre.
Est-ce qu'il y a un titre que vous avez hâte de jouer sur scène en particulier ?
Julian - Drinks on Me.
Julien - Drinks on Me, qui est le morceau le plus bourrin de l'album. [rires]
Julian - Je pense que ça va être un bon bazar.
Julien - Moi, j'ai hâte de voir comment les gens réagiront sur un morceau comme Bigger Than Life. J’attends vraiment de voir comment les gens vont le prendre. Surtout les gros métalleux, quand tu fais une intro avec une voix R'n'B, sur un ton groovy. J'ai vraiment hâte de voir la réaction des gens en bas, dans le pogo. Ça va être rigolo.
J'avais une question un peu particulière, mais je n’ai pas vu beaucoup de mentions de l’autruche dans cet album. Je me demandais s'il y avait de l'avenir pour l'autruche. ?
Julien - Tu vas voir plus tôt que prévu que l'autruche a un bel avenir. Elle est présente. Si tu fais gaffe sur la pochette, elle est en fond, dans le cadre, sur le mur. Et dans l'artwork, elle est bien présente et tu verras que oui, dans une suite très prochaine, très proche, on va parler d'elle. Elle va être mise en avant.
Si l'album devait être la BO d'un film, quel genre de film serait-ce ?
Julien - Ça pourrait être la BO d'un film d'horreur, mais un peu étrange. Genre, tu vois, Smile 2. J'ai vachement aimé Smile 2. Parce que bon, la facilité serait de dire Terrifier, parce qu'il y a un clown. Mais non, l'album est tellement varié. Sur un Tarantino, ça pourrait être pas mal, vu le shaker, le mix.
Julian - Ouais, carrément !
Julien - Tarantino c'est bien parce que c'est déjà un shaker de plein d'influences, donc ça nous correspond bien. Après oui, moi qui adore les films fantastiques, évidemment les films d'horreur, je dirais un Smile 3 à venir. Parce que c'est sourire pour un truc sombre, ça nous va bien.
Cet album célèbre les 30 ans de Psykup. En 30 ans, il y a une évolution musicale qui est toujours présente. Mais en tant que groupe, comment ressentez-vous votre évolution plutôt personnelle, du coup ?
Julian - Ça fait 10 ans que j'y suis, je trouve qu'au niveau du groupe, déjà, plus ça va, plus on s’y sent bien. On a rééquilibré plein de choses, bien avancé. On a beaucoup bossé aussi sur l'aspect technique, c'est-à-dire s'adapter aux nouvelles technologies. On a évolué sur scène aussi, il y a plein de nouveaux matos. Donc du coup c'est chouette parce que c'est un groupe qui reste toujours aussi foufou, qui part toujours autant dans tous les sens, mais qui se met toujours des nouvelles contraintes et qui essaye toujours de faire mieux. Donc ce n'est pas un groupe qui stagne et ça c'est super cool je trouve.
Julien - Ouais, c'est comme un requin ; un requin qui n'avance plus, c'est un requin mort. Moi j'adore les requins, c'est un animal qui me fascine. C'est un bel animal. Mais oui, je le rejoins. On a vraiment essayé de tout optimiser, d’avoir la meilleure version de nous-mêmes. Et à la fois, on est resté très sincères, c'est ce qui me plaît beaucoup. J'utilisais “sincère” tout à l'heure, parce que ça vient vraiment des tripes, c'est très spontané, il n'y a pas de calcul, on ne se demande pas si ça va plaire, si ça ne va pas plaire aux gens. Je pense que ça plaît aux gens avant tout quand ils sentent que c'est vrai. Même s'ils n'aiment pas, ils peuvent au moins respecter le fait que c'est bien fait parce que c'est sincère et que c'est bien pensé, etc.
L'authenticité en général est toujours payante.
Julien - Je trouve, je trouve. Et malheureusement ça se perd dans la musique et en général dans le monde. L'authenticité, avec les réseaux et tout... Il y a tellement de trucs fakes et de fausses vies qu'on nous vend et qui ne sont pas la réalité. Je trouve ça bien qu'il y ait pas mal de gens maintenant qui désacralisent ça. D'ailleurs sur les réseaux, il y a des influenceurs et tout, qui montrent un peu l’envers du décor et qui se disent “bah non, tout n'est pas aussi parfait que ce que vous pensez”. C'est important. Ça rejoint mon idée de concept de l'album d'ailleurs, d'expliquer aux gens que tout n'est pas parfait, et que ce n'est pas grave.
Julian - Et puis ça se voit dans la durée de composition et tout. On a composé 8 titres, enregistré l'album, mixé, masterisé l'album… Et tout ça, en 4 mois. Donc vraiment, quand c'est sorti, ça a été d'une fluidité... C'était dans l'urgence, mais c'était vraiment très naturel. On n'a pas passé 36 heures à batailler sur un arrangement. Ça sortait, ça sortait, ça sortait. Donc ça, c'est quand même un signe qu'à un moment donné, quand les planètes s'alignent déjà entre nous, le reste va suivre.
Julien - Puis on dit que l'amour c’est regarder dans la même direction, donc… [rires]
Le nom Psykup signifie l'élévation de l'esprit, comment cette philosophie vous a guidé durant votre carrière au fil des ans ?
Julien - C'est un mantra, je pense que depuis toujours, dès le début du groupe c'était ça, on se confronte assez vite quand on met un pied dans ce milieu, à plein de choses. On est vite déçu, on prend souvent des claques, on a des ascenseurs émotionnels énormes. Donc il faut garder cette idée que ça va aller mieux, que ça sera mieux, que les choses iront bien. C'est un truc qui nous a guidés. Moi, je sais que je ne peux pas vivre sans second degré, il faut toujours qu'il y ait un peu de recul et un peu d'humour, sinon je trouve la vie vraiment insupportable si on ne rigole pas. Et le fait qu'entre nous on se marre bien, c'est vachement important aussi. Et ça fait partie du positif et des bonnes ondes qu'on peut s'envoyer les uns les autres. On a enlevé vraiment tous les gens toxiques autour de nous et on essaie de s'entourer que de gens très positifs et très porteurs de bonnes ondes.
Julian - Il faut que dans le fond, il soit un peu dans cet état d'esprit-là. On a tous un peu le même état d'esprit et des fois, au fur et à mesure des années, c'est dur de le garder. Des fois, on se perd. Des fois, on se remet en question. Je trouve que là, on est bien.
Et pour vous, quelle est la meilleure façon de fêter ses 30 ans, justement ?
Julien - Avec un super album comme celui-là, je pense que c'est quand même assez idéal. Une belle tournée, le partage avec les gens. Et de voir qu'il y a quand même moi ce qui m'émeut toujours beaucoup, c'est que je tiens le stand au concert, ce qui est rare, parce qu'il y a des gens qui le font déjà, mais j'aime bien le faire aussi, comme ça, on est vraiment avec les gens, on peut discuter et tout, et on voit qu'il y a des gens qui nous suivent depuis très longtemps et qui ne nous ont pas lâchés, qui sont toujours là et qui respectent l'évolution du groupe, qu'ils aiment tout ou pas tout. Et ça, ça me plaît beaucoup. Il y a des gens qui ont eu du mal à accepter le stade d'évolution du groupe. C'est dommage, parce qu’ils sont restés sur une image, qui était idéale pour eux, mais sans respecter, je trouve, le fait que les artistes évoluent, changent, que les gens changent. Et je trouve ça vachement bien de voir qu'il y a des gens qui suivent le mouvement, qui sont là et qui nous soutiennent.
Julian - Il y a pas mal de fans, comme ça, qui nous soutiennent, qui sont vraiment fidèles et qui ont permis à chaque fois où il fallait qu’on se relance ou quoi, de le faire. Ils ont été vraiment présents, en nous soutenant. Tu te sens tout de suite soutenu, porté, donc voilà, après, tu es reboosté et tout se fait naturellement.
Julien - Ah oui, parce que si tu prêche dans le désert, c'est pas fou… Il faut quand même qu'il y ait des gens. Tu sais, la théorie, c'est que si personne n'est là pour entendre un arbre qui tombe dans une forêt, c'est comme s'il n'était pas tombé. C'est un peu ça. Il faut que les gens soient là, nous soutiennent et ils sont là, donc ça fait plaisir.
Est-ce que vous avez un message pour vos fans et pour ces gens qui vous soutiennent ?
Julien - Merci, sincèrement, du fond du cœur. C'est vrai que oui, je suis épaté de voir à quel point… Moi-même, il y a des artistes, j'ai décroché… Des fois, je me dis mais attends, j'adorais cet artiste. Il a sorti des albums, je ne suis pas au courant. On est submergé d'infos tout le temps, il y a plein de choses et on n'a pas forcément le temps de tout voir. Il y a des gens qui sont vraiment au rendez-vous, ils savent tout, ils sont au courant. C'est bien, ça veut dire qu'on va au bout de la démarche. Donc on remercie tous ces gens-là, et puis toi aussi, tous les gens qui font une interview, qui viennent nous voir, qui sollicitent des choses pour parler du groupe aussi. C'est important.
Julian - Oui, c'est clair. De toute façon, je trouve que le milieu du métal, c'est quand même chouette. On peut dire ce qu'on veut, que des fois ça devient trop bling bling, ou que ça se démocratise trop, mais c'est que des passionnés qui se la donnent, et la plupart du temps bénévolement. Voilà, ça compte énormément. C'est vraiment un truc que je trouve très très beau dans ce milieu, avec l'ouverture d'esprit qui va avec aussi… C'est la seule musique où on peut mélanger tout ce qu'on veut, quoi, donc voilà, on peut vraiment s'amuser dans ce milieu-là, et c'est ça qui est chouette quand même.
Je suis arrivée au bout de mes questions. Donc je vous remercie de m'avoir accordé un petit peu de temps aujourd'hui.
Julian - Merci.
Julien - Avec plaisir, merci à toi.