Une des plus grandes nouvelles de cette année est sans aucun doute le retour du groupe Linkin Park, désormais avec une nouvelle chanteuse, Emily Armstrong. Cette nouvelle
arrivante a su conquérir le cœur de certains fans tandis que d'autres semblent mitigés, sûrement par nostalgie et par crainte que cela fasse de l'ombre à Chester Bennington, voix emblématique de Linkin Park.
Après avoir obtenu l'attention de leurs fans via des teasers postés sur les réseaux, le groupe a multiplié les annonces : nouveaux titres, un album à venir, et une tournée mondiale qui les a menés jusqu’à la Défense Arena ce dimanche 3 novembre. Ce concert, attendu de longue date, a affiché complet en moins de 10 minutes après l’ouverture de la mise en vente générale.
Un Avant-Goût de Fête : Ambiance et Attente à la Défense Arena
En effet, qui dit date très attendue, dit fans présents bien avant les premiers rayons du soleil. Devant la Défense Arena, se trouvait une ambiance forte et chaleureuse, de fans qui partageaient leurs playlists préférées en jouant au Uno, tandis que d'autres attendaient au stand de merchandising pour repartir avec les plus beaux articles avant l'épuisement des stocks.
C'est une ambiance qui s'est prolongée une fois en salle lors de l'attente pour chacun des groupes. Un karaoké Deezer s'est même invité sur les écrans géants à plusieurs reprises, faisant de l'arène une chorale de milliers de voix, un moment de communion véritablement unique.
Sleep Token : Le Calme Avant La Tempête
L'horloge vient toutefois assez vite sonner 19h30, soit l'heure d'arrivée du groupe Sleep Token sur scène, en ouverture de Linkin Park, un choix intéressant, amenant une nouvelle génération de fans. Après une intro de plus de 2 minutes, les membres arrivent sur scène un à un sous des lumières tamisées et les cris de la foule, et sonnent les premières notes de The Offering.
On y retrouve une scénographie simple, mais efficace. Chacun des membres joue son rôle et arpente la scène avec l'accoutrement qui lui est dédié. On y retrouve des jeux de lumières assez discrets, des couleurs qui varient selon le titre, et une luminosité plus ou moins intense selon l'ambiance du morceau. Le lore du groupe étant déjà très fort et travaillé, la simplicité des lumières laisse libre court à Vessel (chanteur) de nous partager ses émotions et son univers, comme si tout tournait autour de lui.
Sur la setlist, on retrouve The Summoning, devenue très populaire sur le réseau TikTok, Vore, sans oublier Rain, sur laquelle Vessel s'est installé au synthé pour nous offrir une merveilleuse performance piano-voix, Alkaline et Granite, pour finir avec Take Me Back To Eden. La plupart de ces chansons viennent de leur dernier album, éponyme du titre de clôture, sorti en Mai 2023 et qui a été un vrai tournant dans la carrière du groupe.
Cette performance se termine donc au bout de 45min, avec un public ravis, mais en attente de la suite, du groupe phénomène que tout le monde attendait et de titres un peu plus rythmés sur lesquels commencer des pogos.
De l’Hommage à l'Évolution : Linkin Park Enflamme la Scène
L'impatience se fait ressentir dans la foule. La pression monte et certains fans tombent déjà dans les pommes tant l'excitation est forte. A 20h45, les lumières s'éteignant déclenchant une explosion de cris. Un faisceau de lumière vient illuminer la scène et les écrans, qui affichent une vidéo abstraite, une danse de particules dans les airs. Les membres arrivent un à un sur une intro composée de morceaux de Castle Of Glass que le public reprend en chœur.
Mike Shinoda et Emily Armstrong manquent à l'appel lors des premières notes de Somewhere I Belong qui viennent se mêler à l'intro pour faire monter en puissance la musique mais également l'impatience des fans. La foule est en suspens, jusqu’à l’apparition des deux vocalistes qui marquent le véritable début de la setlist. Les écrans affichent les artistes chacun leur tour, pendant que la foule hurle et saute au rythme de la batterie. Mike ne manquera pas d'hurler lui aussi un joli 'Pariiiis !' à la foule en délire.
La setlist est un voyage à travers leur discographie, avec une nette prédominance d’Hybrid Theory et de Meteora, faisant écho aux derniers titres du groupe sortis avec Emily. En comptant ceux du rappel, Linkin Park nous a offert une setlist de 28 titres, chacun servi par une prestation énergique et maîtrisée. Seul le mix de When They Come For Me et Remember The Name a vu Mike et Alex Feder (qui remplace Brad Delson en tournée) occuper seuls la scène, moment que Mike a rendu spécial en lançant sa casquette à un fan chanceux.
Encore concentrée et un peu réservée en raison de la nouveauté, Emily multiplie cependant les interactions avec le public, notamment en le faisant chanter sur des passages emblématiques comme le premier couplet de Numb, comprenant que ce n'est pas seulement un concert, mais également un moment pour tous de rendre hommage au chanteur iconique du groupe qu'était Chester Bennington. Et si certains moments sont très touchants, d'autres prêtent à sourire. Lorsque Mike présente Mr. Hahn, Emily s’amuse à chantonner “Mr. Han in da house” et déclenche une clameur enthousiaste dans toute l’arène. Ce moment semble détendre Emily, qui ose quelques phrases en français, comme “Bonsoir” et “Comment ça va ?”, bien qu’elle laisse finalement son discours préparé à Mike, qui improvise avec humour :
"She wrote this for you. I apologize, I'm so sorry, my french is terrible. I'm such an idiot american. But this is what she said : 'Comment ça va, Paris ? Nous sommes très heureux d'être ici ce soir. Merci d'acceuillir Emily et Colin. Et merci de votre soutient pour nos nouveaux titres'. "
Le groupe enchaîne avec Over Each Other, sortie un peu avant la date parisienne, où Emily brandit sa guitare pour le plus grand plaisir des fans. Anciens titres, nouveaux titres... Les fans hurlent et prennent plaisir à chanter et danser sur chacun d'entre eux sans exception. Des pogos se forment ici et là, ravissant les amateurs de metal.
Au-delà des interactions chaleureuses, la performance scénique est impeccable : jeux de lumière percutants, scénographie soignée, et des musiciens infatigables. Malgré le stress, Emily parvient à offrir une prestation haute en couleurs, pleinement connectée avec les fans et le groupe et ce, malgré les difficultés dues au stress.
C’est un concert qu’on pourrait décrire pendant des heures, mais si vous y étiez, vous savez déjà que les mots ne peuvent rendre justice au spectacle vécu. À chaque performance, Emily Armstrong s’affirme davantage au sein de ce groupe mythique, non seulement par sa technique vocale, mais aussi par la compréhension profonde de l’héritage qu’elle porte désormais et de la responsabilité que cela implique.
On attend avec impatience le nouvel album, prévu pour le 15 novembre 2024. Et si vous avez manqué ce concert exceptionnel, gardez l’œil ouvert, car une rumeur annonce déjà un retour de Linkin Park... cette fois au Stade de France !
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