Linkin Park au Stade de France : un moment suspendu entre passé et présent
- Eden Bisiot

- 21 juil.
- 9 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 sept.
Le 11 Juillet, les plus grands fans de nu metal avaient rendez-vous au Stade de France pour une soirée inoubliable : Linkin Park allait de nouveau fouler les terres françaises pour la première fois depuis la sortie de From Zero (et From Zero Deluxe). Accompagné de One Ok Rock et JPEG Mafia, la soirée promettait d’être sensationnelle et n’a pas déçue !
17h30 sonnait l’ouverture des portes, mais nombre de fans attendaient déjà depuis les premiers rayons du soleil pour les meilleures places. Et si Linkin Park n’était attendu qu’à partir de 21h15, deux groupes allaient fouler la scène pour nous mettre dans l’ambiance en nous faisant découvrir leurs univers respectifs.
JPEG Mafia, un début de soirée en douceur.
photos : Estelle Oliveira / ChairYourSound
A 19h précise, le tonnerre gronde, annonçant l’arrivée du premier acte : JPEG Mafia. Dès son arrivée, le chanteur fait preuve d’une très bonne énergie mais qu’il aura du mal à faire communiquer. La salle se remplit petit à petit sous les basses lourdes du Hip-hop tandis que le rappeur commence SIN MEDIO.
On a ici à faire à un set plutôt électro, avec une prestation sans faute, mais face à un public qui n’arrive pas à entrer dans le bain. Le set était soigné malgré (je trouve) trop peu d’interactions avec le public. Je pense que la scène française attendait davantage de Rock/Metal, et la tête d’affiche avec impatience, bien évidemment.
Il clôturera son passage avec “Ladies and gentlemen, I'm JPEG Mafia, you've been listening to hip-hop ! Thank you so much !” et un dernier titre intitulé Either On Or Off The Drugs.
One Ok Rock chauffe le public !
photos : Estelle Oliveira / ChairYourSound
Après un quart d’heure d’attente, c’est au tour de la seconde première partie de faire son entrée sur scène. La salle reste calme mais on peut tout de même sentir l’attente de One Ok Rock.
A 19h50, la scène s’illumine d’animations aussi travaillées que visuellement plaisantes, accompagnées d’un jeu de lumières qui ne laisse personne de marbre. Les membres entrent un par un sur la grande scène du Stade de France, terminant par le chanteur, Takahiro Moriuchi.
Les premiers riffs se lancent, et l’ambiance qui fait maintenant écho dans la salle est d’une énergie incomparable pour une première partie. Dès le premier titre Puppets Can’t Control You, Taka nous offre un scream sans fausse note devant un stade presque rempli. Avant de lancer le deuxième titre, il nous dit un “Make some noise everybody !”, qui fait hurler le public dès les premières notes.
On est face à une scénographie travaillée, avec des animations qui s’accordent à chaque titre, et des lumières qui, malgré le soleil encore à son apogée, savent mettre en valeur la prestation du groupe. Ce qui a un bon effet sur le public qui secoue la tête au rythme du rock Japonais.
Taka fait une courte pause pour parler au public :
“How’s it going ? We are One Ok Rock from Japan. Thank you for having us ! We have a short time so we’re gonna try to make it the best as possible ! Are you ready ? I said, are you f*cking ready ?! Let’s go !”
Mais il n’y a pas que le chanteur qui s’amuse : tous les musiciens du groupe sautent et profitent de l’espace scénique pendant que Taka s’approprie l’avancée de scène. Une fois au bout de celle-ci, il fait signe à la foule de lever et frapper des mains sur le titre Dystopia. Il adopte ensuite un discours épique, empreint d’espoir où il dit notamment que “The world can be a bad place, but music helps”, et qu’il peut sentir la bonne énergie présente dans la salle, émanant de la foule.
Avant de partir sur Delusion:all, il annonce “We'll tour in Europe soon !”. Et en effet, le groupe embarquera à la fin de l’année pour la tournée Detox European Tour, accompagnés de Paledusk, et fera un arrêt à l’Accor Arena le 10 Octobre !
Pour le dernier titre, intitulé We Are, le groupe a fait monter Colin Brittain sur scène pour la jouer avec eux. Un moment fort qui a mis le feu au Stade de France. Au dernier riff de guitare, Taka fait un grand saut pour clôturer leur prestation, puis salue le public avant de sortir de scène.
Linkin Park : un show massif à la hauteur du mythe
photos : Anouk Marhoefer / Live Nation
30 minutes séparaient le set de One Ok Rock de celui de Linkin Park. 30 minutes où les fans s’en sont donné à coeur joie avec des holas parcourant le stade, des chants, et bien évidemment, de la boisson.
A 21h10, un compte à rebours de 10 minutes apparaît sur les écrans de chaque côté de la scène, faisant davantage monter la tension. L’attente semble insoutenable et le public cherche par tous les moyens à faire passer le temps le plus rapidement possible pour enfin (re)voir son groupe favoris. A chaque “10”, la foule comptait les secondes jusqu'à zéro, suivi d’un “Oooh…” de déception parce qu’il restait encore quelques minutes. Jusqu’à la dernière, où les lumières se sont éteintes, faisant hurler la foule comme ce n’était pas encore arrivé ce soir-là.

Les membres du groupe mythique entrent un à un sur les premières notes de Somewhere I Belong. La tension est palpable mais le public reste calme, comme ébahi par l’arrivée de ses idoles. Jusqu’au lancement de la chanson qui fut le point de rupture pour la foule qui ne retenait aucun cri, aucune parole, mais les hurlait à pleins poumons.
La scénographie présente depuis leur reprise semble leur plaire, et on ne peut pas leur en vouloir ! Deux blocs d’écrans au-dessus de la scène viennent compléter des jeux de lumières et animations diverses. C’est une nouvelle DA qui semble parfaitement s’accorder à l’univers d’un Linkin Park qui s’adapte à son temps, son époque. Dès Up From The Bottom, des lasers fusent depuis la scène, ajoutant la cerise sur le gâteau à cette scénographie déjà impressionnante.
Les interactions avec le public s’enchaînent, Emily laisse même la foule chanter une bonne partie de Crawling, laissant Chester Bennington chanter à travers la voix du public. On peut également la voir faire des cœurs et envoyer des bisous face à un tonnerre d'applaudissements. Le public l’aime, et elle leur rend au centuple. Mike essaie d’ailleurs de reprendre avec un “Thank you guys so much, you’ve been incredible”, mais ne peut rien dire de plus tant les fans les acclament. Il finit par réussir à redire un mot pour annoncer The Emptiness Machine.

Un peu plus tard, il se pose au piano pour The Catalyst, pendant qu’Emily se jette sur l’avancée de scène en courant pour accompagner le lancé de confettis. On compte beaucoup de moments plein d’émotions comme celui-ci, notamment lors des flashs sur Waiting For The End, juste après un cover tout à fait réussi de Where’d You Go de Fort Minor, où le concert s’est transformé en véritable moment de communion, où plus rien d’autre n’avait d’importance. Mike et Emily se sont partagé le chant avec une cohésion sans faille, faisant ressortir les liens forts du groupe.
Mais si les séquences émotions sont toujours très appréciées, la fosse est vite repartie dans la bagarre ; la fosse normale était le lieu de nombreux pogos depuis le début du concert, mais c’est Castle Of Glass qui lancera le premier circle pit, avant un chaos total lors de Two Faced, où même Mike et Emily ont initié le Wall of Death avec des “Open the pit !”. La fosse normale comme la fosse or se sont alors métamorphosées en fourmilières, où moshpits se créaient de toutes parts.
Après un enchaînement de solos aussi impressionnants que maîtrisés, Mike prend la parole pour jouer avec le public. “Hey my friends ! People on top make some noise ! People down here make some noise ! Everybody now !”. Un jeu qui a fait crier le public du Stade de France avant qu’il descende offrir sa casquette à une fan aux barrières. Il enchaîne ensuite avec un mix de When They Come For Me et Remember The Name qu’il rap debout sur les barrières, avec la foule.

Le spectacle grandiose que nous offre Linkin Park est encore loin de se terminer ! Aussitôt remonté sur scène, Mike joue les premières notes de One Step Closer, titre durant lequel Taka, chanteur de One Ok Rock, viendra sur scène pour le chanter avec le groupe. Un moment fort qui a réjouit le cœur des fans.
Le titre vient annoncer la fin du deuxième acte du show. On a alors droit à un interlude avec une caméra qui passe filmer tous les fans du premier rang, que l’on peut voir sur les écrans géants. Tout le stade en redemande et n’attend que le retour de ses idoles. Ils crient, frappent dans les mains, appellent le groupe avec des “Linkin Park” entre deux applaudissements. Une fois la rangée de fans filmée, les écrans s’éteignent, plongeant la scène dans l’obscurité, ne laissant apparaître que craquement rouges.
Tout à coup, les premières notes de piano de Lost retentissent, tandis qu’Emily et Mike réaparraissent sur scène. La chanson démarre telle une ballade sous les flash des téléphones qui illuminent le stade, avant que le reste du groupe les rejoignent pour la terminer en bonne et dûe forme. On entend même un “Wouah ! So happy to be here ! Merci Beaucoup !”. Ils joueront ensuite Over Each Other, qu’Emily commencera à la guitare, avant de passer sur What I’ve Done, où Dave Farrell et Alex Feder s’aventurent sur une avancée de scène illuminée, projetant des faisceaux vers le ciel. Ce troisième acte se termine alors sur Overflow, à la fin de laquelle Emily se laisse tomber sur la scène, dos contre le sol, sur les dernières notes.

Si la plupart des interactions ont laissé un souvenir impérissable dans le cœur des fans, celle qui suit sera encrée… Littéralement. Lors d’un petit tour près du public, Mike s’est arrêté dans sa course pour jouer à un petit jeu ; un fan tenait une pancarte avec deux jeux possibles, masqués. Mike a alors choisi le premier et a découvert qu’il devait donc dessiner le tatouage du fan en question pendant que le restant du groupe jamait Immigrant Song de Led Zeppelin.
Le groupe passe ensuite aux titres qui sont certainement les plus connus de Linkin Park, Numb, puis In The End, durant laquelle Mike a hurlé “We wanna hear you scream as loud as possible !” avant de soulever le pied de micro pour le tendre vers le public qui chantait à pleins poumons. Sans que l’on s’en aperçoive, Emily termine la chanson avec un béret sur la tête et un drapeau français avec le logo du groupe dans les mains, ce qui l’a amusé autant que ses fans.
S’en est suivi une performance sur Faint qui fut incroyablement maîtrisé tant par les autres musiciens qu’Emily à travers des screams qui ont donné la chair de poule à toute la salle. Le groupe salue le public et sort de scène. Mais nous savons que ce n’est pas la fin, seulement les rappels. D’ailleurs, tout le stade le sait et joue son rôle à la perfection, applaudissant, acclamant, hurlant, implorant le retour de la tête d’affiche.
Des rayons lasers jaillissent de la scène, traversant l’obscurité de la salle, gardant le public bouche bée. Une animation sur le fond de scène fait gagner du temps aux musiciens qui prennent le temps de se rafraîchir pendant qu’une sorte d’intro comprenant des éléments de Castle Of Glass est jouée en fond.

Le groupe remonte sur scène face à une foule en délire. Emily hurle un “Thank you guys so much !”, puis prend le temps de saluer les fans et de faire des cœurs avec ses mains tandis que Mike remercie les équipes en charge de cette soirée, insistant sur l’importance de l’équipe de la sécurité. Il dira qu’il voudrait continuer le concert toute la nuit, ce à quoi Emily répondra dans un élan d’humour “I can’t wait for this fucking show to be over” avant de rire.

Pour les rappels étaient prévus quatre titres saluant la carrière de Linkin Park : Papercuts, A Place For My Head, Heavy Is The Crown puis un final en beauté sur Bleed it out. Tous les musiciens (sauf le batteur bien sûr), viennent au bout de l’avancée de scène pour le grand jeté de confettis sur le dernier “I bleed it out”. Colin les rejoint alors à la fin de la chanson.
Emily fait une révérence au public puis remonte l’avancée de scène en prenant le temps de saluer les fans et d’envoyer des baisers aux quatre coins du stade. Le reste du groupe prend un peu plus de temps avant de rejoindre Emily, le sourire aux lèvres pour tous, et même le drapeau français à l’effigie du groupe dans les mains pour Mike.

En résumé, ce fut une soirée haute en couleurs et forte en émotions, où des pogos se sont mêlés à des vagues de flash, où le public a chanté pour Chester, et où le temps s’est arrêté le temps d’une soirée. Linkin Park a une fois de plus livré une performance sans accroc, inégalable, et qui laissera des souvenirs dans la tête et des rêves dans l’âme de tous les fans présents ce soir-là.
Un grand merci à Olivier Garnier et Replica Promotion d’avoir rendu notre venue possible, à tous ceux impliqués dans l’organisation de cette date, aux fans d’avoir été si enjoués et réceptifs, et à Linkin Park, de toujours se donner à fond sur scène.


















































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