The Offspring : grandeur, énergie et émotions à Paris La Défense Arena
- Philippe

- il y a 2 jours
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Le samedi 8 Novembre, nous avions rendez-vous à la Défense Arena pour un concert empreint de rock et de nostalgie avec The Offspring, accompagnés de Simple Plan et Dynamite Shakers. Une soirée qui a su marquer les esprits autant par des éléments inattendus que par la prestation scénique sans faille des trois groupes présents ce soir-là.

La salle était déjà bien remplie lorsque Dynamite Shakers est entré sur scène à 19 heures tapantes. A ma grande surprise, les lumières de la salle sont restées allumées lors de leur passage.
Ils arrivent et amènent une ambiance chaleureuse dès le premier titre, que Elouan Davy (chanteur et guitariste de la formation) termine avec un “Bonsoir la Défense Arena ! On s’appelle Dynamite Shakers, on vient de Vendée !”. Une présentation brève mais qui aura suffit à générer des applaudissements dans la foule. Le son monte en puissance au fur et à mesure du set et les musiciens ne lâchent rien, mais la foule semble avoir du mal à se mettre dans le bain. Il y a toutefois des applaudissements à chaque fin de chanson et même quelques cris.

Le groupe prend une dernière fois la parole avant de jouer le titre qui clôturera leur passage : “Merci à tous ! On est contents de faire la première partie de Simple Plan et The Offspring ce soir. C’est une grande opportunité !” , avant d’annoncer leur prochaine date en tête d’affiche en avant-première qui se déroulera le 6 Mai 2026 à l’Alhambra de Paris ! Ils ont ensuite quitté la scène en saluant le public.
À la fin de leur set, l'Arena est presque pleine à craquer, la foule attendant l'arrivée de Simple Plan presque autant que celle de The Offspring. Pour patienter, on a le droit à une playlist assez focus sur les variétés françaises que la foule chante en chœur : Renaud, Louise Attaque, Manau… jusqu'au moment où les lumières s'éteignent et retentit alors le thème principal de Star Wars…
Le logo de Simple Plan apparaît ensuite sur les différents écrans géants de la défense Arena, faisant de lui la seule lumière présente dans la salle. D'un coup, une explosion se fait entendre, et le groupe arrive sur scène un par un sous les cris de la foule en délire. S'enchaîne alors I’d Do Anything, premier titre d'une setlist de 14 chansons, mais premier titre qui pose l’ambiance et qui amènera même le public à faire un Wall of death. Chaque fois que Pierre Bouvier ordonne au public de sauter, de danser, d'agiter les bras en l'air, la foule s'exécute, offrant à ce concert un beau moment de communion entre les artistes et leurs fans.
Les interactions se font nombreuses, Pierre demande même qui sont les new fans et qui sont les Old School fans et ne manque pas de remercier toute la foule un nombre incalculable de fois. Au beau milieu de leur passage, il prend un moment pour nous expliquer que cela fait 25 ans que Simple Plan existe et amène donc le sujet du documentaire sortie sur Prime Video, pour rebondir sur le prochain titre, Nothing Changes, bande originale du film.
On y retrouve de nombreux éléments dignes des concerts de Simple Plan : l'incroyable What’s New Scooby Doo ?, avec de nombreuses personnes déguisées à l’effigie du dessin animé qui montent sur scène, une ambiance de festival d'été avec des ballons géants sur Summer Paradise, les titres phares comme Welcome To My Life ou Jet Lag…
Et si tous ces éléments sont réputés pour faire partie des shows du groupe canadien, le clap de fin fait toujours son effet : le groupe termine en général avec I’m Just A Kid juste après les rappels où Pierre et Chuck Comeau échangent leur place, le chanteur se retrouvant ainsi à la batterie pendant que le batteur va se faire porter par le public pour un slam de quelques minutes. Le groupe clôture ensuite le show avec Perfect, démarrée en acoustique, sous les flash des téléphones de toute l’Arena.
Après le départ de Simple Plan, la salle est pleine à craquer. L’attente pour la tête d’affiche commence, et le groupe semble bien le savoir : ils ont donc mis en place diverses distractions pour occuper les fans impatients. Dans un premier temps, un drone en forme de dirigeable, affichant le message “Intermission”, vole au-dessus du public. Ensuite, on est plongé dans une ambiance très américaine avec une “look-alike cam” diffusée sur les écrans de la Défense Arena, qui filme quelques personnes et leur sosie célèbre. On enchaîne ensuite sur la Kiss Cam, qui amuse une partie du public, et où la Gorilla Mascot se prête même au jeu au milieu de la fosse. Mais le groupe ne s’arrête pas là : la “fuck cam” invite les spectateurs à faire un doigt d’honneur à la caméra, avant de passer à la Booty Cam, concept plutôt drôle censé amener les gens à remuer leur derrière face à l’objectif… mais beaucoup préfèrent baisser leur pantalon, offrant une magnifique rangée de postérieurs dévoilés dans la fosse.
Tout à coup, les lumières s'éteignent et l’ambiance change radicalement. Thunderstruck d’AC/DC résonne dans la salle comme hymne d’entrée, et le groupe arrive sur scène membre par membre. La foule est déjà en délire alors que le premier titre n’a même pas commencé. The Offspring démarre alors avec Come Out and Play, accompagné de Jason “Blackball” McLean, avant d’enchaîner sur All I Want, Want You Bad, et bien d'autres.

On assiste très vite aux premières interactions de la soirée, où Dexter Holland et Kevin “Noodles” Wasserman s’adressent au public, remerciant les fans d’avoir rempli cette salle immense et soulignant à quel point ce show représente un moment important pour eux. On ressent alors à travers leurs paroles la proximité immédiate avec les fans, mais aussi la touche d’humour que The Offspring aime glisser dans chacun de ses concerts.
Le public est conquis par ce show sans faille et reconnaît dès les premières notes les titres phares comme Let the Bad Times Roll, Staring at the Sun, etc. La foule devient un véritable océan de bras levés chaque fois que Dexter le demande.
Avant le début du quatrième titre, les lumières s’éteignent puis se rallument pour laisser apparaître deux immenses squelettes gonflables crachant de la fumée sur la scène, à l’occasion de Looking Out for #1, premier titre de leur album Supercharged, récemment sorti. On a donc affaire à une scénographie travaillée, réfléchie et parfaitement exécutée, s’accordant à la performance impeccable des musiciens. Ils se permettront d’ailleurs eux aussi des ballons géants pendant Why Don’t You Get a Job?, amenant une ambiance festive dans la Défense Arena.

Et si l’on pouvait déjà parler de proximité avec les fans, celle-ci n’a fait que croître au fil du concert. On a alors eu droit à des phrases comme “If it’s a dream, don’t wake me up” ou “This is the craziest show”. Ils prennent le temps de nous expliquer qu’il s’agit probablement du plus grand concert qu’ils aient donné de toute leur carrière, et ils nous montrent clairement leur reconnaissance et leur gratitude. Le tout avec la touche d’humour habituelle de Kevin, qui lance un running gag en affirmant qu’il y a “quatre millions de personnes” dans la salle, alors que nous étions environ 40 000. Il plaisante en disant que quelques personnes sont parties, donc qu’on est “3 999 997”, puis que des bébés sont nés pendant le concert, ce qui augmente à nouveau le nombre de fans. Un moment qui a fait éclater de rire autant les spectateurs que les musiciens sur scène.
Un autre moment iconique sera celui des covers : un extrait de Paranoid de Black Sabbath, Crazy Train d’Ozzy Osbourne, In the Hall of the Mountain King d’Edvard Grieg ou encore I Wanna Be Sedated des Ramones, où leur mascotte gorille débarque avec une pancarte “I wanna be sedated”. Plus tard dans la soirée, nous aurons même droit à une reprise de Hey Jude des Beatles.

Si les musiciens ont pu montrer toute la soirée l’étendue de leur talent, Brandon Pertzborn prend tout de même un moment, juste après Gotta Get Away, pour offrir un sublime solo de batterie, parfaitement maîtrisé et inventif. Pendant ce temps, dans la pénombre de la scène, les techniciens installent un somptueux piano blanc pour la suite du concert.
Lorsque Dexter s’y installe, il prend le temps de nous dire quelques mots :"I wrote it when someone I loved passed away, and I had trouble moving on. So I wrote it to help myself. When I wrote it, I hoped it could help people dealing with the same kind of loss in their lives.This light represents that person.Light it up if you understand."
La salle s’illumine alors de 40 000 flashs et briquets, offrant la vision d’un véritable ciel étoilé pour Gone Away. Un moment hors du temps qui aura fait pleurer une bonne partie du public.

Malgré cette parenthèse émotive, le groupe ne souhaite pas rester dans une ambiance trop triste et relance immédiatement une énergie folle avec Pretty Fly (for a White Guy), où l’on aperçoit Guy Cohen sur scène ! The Kids Aren’t Alright signe la fin de la première partie du set, laissant les musiciens quitter la scène sous un tonnerre d’applaudissements. Plongée dans le noir, l’Arena devient une véritable tempête : applaudissements, cris, pieds qui frappent le sol… tout le monde réclame le retour de la tête d’affiche.
Quelques minutes plus tard, on entend les notes de Lullaby, tandis que les lumières se rallument et que le groupe réapparaît, accompagné du drone dirigeable qui affiche cette fois-ci “Dance Fucker Dance”, annonçant déjà la chanson qui va suivre.
Le groupe enchaîne alors You’re Gonna Go Far, Kid et Self Esteem, pour terminer ce show grandiose où fumée et feux d’artifice offrent un spectacle visuel fantastique, avant de quitter la scène sur la douce musique de Sweet Caroline.
En quittant la Défense Arena ce soir-là, il était difficile de ne pas se sentir transporté par l’énergie de cette soirée exceptionnelle. De la fougue prometteuse des Dynamite Shakers à l’explosion de bonheur orchestrée par Simple Plan, jusqu’à la maîtrise scénique et l’émotion brute de The Offspring, chaque instant aura été un rappel du pouvoir fédérateur de la musique live. Entre moments de folie pure, clins d’œil nostalgiques et instants suspendus, le concert aura réussi à créer un lien unique entre les artistes et leur public. Une soirée mémorable, gravée dans les mémoires, qui rappelle que certains concerts ne se vivent pas seulement avec les oreilles, mais avec tout le corps et le cœur.
















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