« C’est un festival français, mais il n’y a plus de frontières. » : Matthieu Drouot se confie sur la deuxième édition du Heavy Weekend !
- Eden Bisiot
- il y a 17 minutes
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Les 6, 7 et 8 Juin, le festival de rock & metal Heavy Weekend fera trembler Nancy pour une deuxième édition prometteuse. A cette occasion, Matthieu Drouot, PDG de Gérard Drouot Production, a donné une conférence de presse au siège de sa société pour nous faire part des nouveautés et ambitions de ce festival créé dans un but d’innovation totale des festivals actuels. Il était accompagné d’Andy Kuntz et Stephan Lill de Vanden Plas, pour un question-réponse et un showcase tant attendu.

« On a eu une belle première édition l'an dernier, on avait 35 000 festivaliers sur les 3 jours. On espère faire mieux cette année. [...] C'est un projet qui a vocation à s’installer. »
-Matthieu Drouot-
On le sait, depuis quelques temps, le rock et le metal reviennent sur le devant des scènes françaises (et ce, pour notre plus grand plaisir). Mais dans le milieu des festivals, la demande surpasse l’offre, et c’est dans cette optique qu’a été créé le Heavy Weekend, quelques années après une crise sanitaire qui a bien ralenti le monde de la nuit. Mais l'événement ne veut en aucun cas ressembler aux autres festivals de sa gamme et part pour quelque chose de plus innovant, réinventant la construction d’un festival comme on la connait, tout en gardant les bases qui forment l’essence même de cet événement. Mais au-delà de cette envie de renouveau, il y a également ce désir d’établir le festival de façon durable. Et avec une première édition flamboyante, dotée d’une affiche soignée qui a attiré 35 000 festivaliers sur les 3 jours, et une deuxième édition qui promet déjà d’être d’un succès fou, on ne peut en attendre moins.
Le choix de Nancy est stratégique et réfléchi. En plus d’une affection particulière pour la ville, il y sa location, qui permet facilement aux pays frontaliers d’y venir, mais également son histoire, mythique par les groupes qui y sont venus jouer. Parmi eux on compte AC/DC, Guns’n Roses, Iron Maiden, Metallica et System Of A Down. Cela fait donc du Zénith de Nancy le lieu idéal !

« C’est un festival français, mais il n’y a plus de frontières. On peut facilement venir à Nancy. »
-Matthieu Drouot-
Mais les dates ne sont jamais décidées de façon aléatoire non plus. Le festival se déroule en général début Juin pour éviter de tomber sur en même temps que le Hellfest, le Graspop ou d'autres événements communs. Mathieu Drouot a reconnu qu'il n'existait pas de date idéale, mais que ce choix était stratégique pour garantir la présence de certains artistes et attirer un public plus large.
Et c’est bien de parler d’innovation, mais c’est mieux de l’expliquer ! Le festival se dénote par différents points mais avant tout par son confort. Un confort déjà imposé par les heures de la programmation qui offre 4 à 5h de musique par soir de 18h à 23h30 mais également par sa capacité de 15 000 places assises, offrant donc une possibilité de s'asseoir, en réponse aux critiques des festivaliers classiques. Le rythme des 12 concerts sur 3 jours est intense mais organisé, avec des concerts parfois plus longs que ce qu'on peut avoir sur d’autres festivals mais assez courts pour que tout le monde ait son moment de gloire. On y retrouve également une qualité sonore sans pareille, comparée à notre cher Bercy. En effet, l'acoustique du Zénith de Nancy est très réputée. Et le festival à beau être dans un zénith, donc un lieu peu commun pour un événement de cette envergure, on y retrouve tout de même des éléments typiques comme de la restauration ou des animations.
Le festival se veut fort dans sa programmation et garde un parfait équilibre entre groupes français et têtes d'affiche internationales, qui est une volonté de Mathieu Drouot lui-même, dans une idée de soutenir la scène française. Il nous a fait part des difficultés pour confirmer certains groupes en raison de leur calendrier et du routing des tournées, mais cela n’a en aucun cas fait défaut à l’affiche de la deuxième édition, qui se veut aussi variée que attirante.

Il nous a également confié qu'aucune session de rencontre signature n'était prévue lors de cette édition, en raison du respect de la logistique et du planning chargé des artistes.
Une autre innovation de ce festival est l'accessibilité et une billetterie adaptée pour les jeunes et étudiants avec la proposition d'inclure le Pass culture et des tarifs étudiants. Ils ont également décidé de corriger les prix jugés trop élevés lors de la première édition. On note également une accessibilité renforcée pour les personnes à mobilité réduite, et un plus grand nombre de toilettes, ce qui avait été hautement critiqué lors de la première édition.
Au-delà d'être un festival très à l'écoute de ses festivaliers, c'est également un événement très sécurisé et focus sur le bien-être des participants. D'autres festivals ont été hautement critiqués pour ne pas gérer comme il se doit certaines violences sexuelles ou autres accusations, mais ici, Mathieu Drouot nous a fait part de l'importance accordée à la sécurité du festival, nous confiant que ce n’était pas quelque chose qui avait déjà été rapporté, mais que cela pourrait être un risque lors de la diversification de son public. Il cherche à tout prix à rassurer toute personne voulant se rendre à l’événement en assurant une sécurité renforcée en prévention des violences sexuelles et pour la sécurité globale du festival, pour offrir à ses festivaliers un événement de pur plaisir et en toute sérénité.

« On ne lance pas un festival en se disant qu’on va mettre de côté l’accueil. »
-Matthieu Drouot-
Si la première édition a été un réel succès au niveau de la publicité et du nombre de festivaliers, l'équipe en était pourtant déficitaire. Un déficit considéré comme ‘normal’ pour Mathieu Drouot, lors du lancement d'un événement de cette envergure. Il faut dire qu'ils font face à une absence de subventions d'État ou même locales, expliquant peut-être d'ailleurs les prix plus élevés de l'an dernier. Il nous a confié que son objectif était de pérenniser l'événement et peut-être d'attirer des soutiens financiers à l'avenir, mais sans en dépendre.
Après toutes ces confidences et une petite session de questions-réponses, c'était tau tour d’Andy Kuntz et Stephan Lill de Vanden Plas de prendre place pour répondre à certains de nos questionnements. A notre grande surprise, Yann Heurtaux de Mass Hysteria était également présent. Après avoir répondu à quelques questions et expliqué comment leurs groupes respectifs s'adaptent à une programmation de festival, Vanden Plas a fait un petit retour dans le passé et leur collaboration avec Olivier Garnier, avant de nous jouer quelques titres dont Postcard To God, en acoustique, comme à l'époque.
En résumé, le festival Heavy Weekend est une initiative ambitieuse visant à réinventer le festival rock métal en France. Son but est de combiner confort, programmation de qualité, accessibilité et ancrage régional. Malgré les défis, l'équipe est engagée dans une démarche d'amélioration continue et d'innovation, tout en restant à l'écoute de ces festivaliers. C’est un événement ambitieux et prometteur, qui sera sans aucun doute présent pour les décennies à venir.
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