Post Malone transforme La Défense Arena en rodeo country
- Anaïs Schacher
- 16 sept.
- 3 min de lecture
Mercredi 3 septembre, Post Malone posait ses santiags à La Défense Arena pour une date unique en France. Entre pyrotechnie débridée, bière à gogo et ambiance honky tonk, le cow-boy tatoué a livré un show impressionnant mais pas toujours convaincant.

La soirée commence avec Jelly Roll, première partie inattendue mais plutôt bienvenue. Ancien bad boy du Tennessee, lui qui n’avait jamais quitté les États-Unis jusque-là, profite de l’occasion pour balancer son mélange de country, rock et hip hop. Le public se prend au jeu, allant jusqu’à reprendre “Take Me Home, Country Roads” comme dans un karaoké géant à flashs allumés. Une mise en bouche chaleureuse, presque familiale, qui prépare l’Arena au reste de la soirée.
Quand les chœurs de Post Malone s’élèvent dans la pénombre, la salle se tait et les écrans projettent des images psychédéliques. Quelques secondes plus tard, des feux rouges embrasent l’arène, il apparaît, red cup à la main et cigarette aux lèvres, traverse l’avancée d’un pas nonchalant, balance son verre dans la fosse et repart comme si de rien n’était. De chaque côté de la scène, deux grands néons de cowboy et cowgirl clignotent et donnent tout de suite le ton : bienvenue dans l’univers country Posty. Dès le premier morceau, les flammes jaillissent, les feux d’artifice explosent au rythme de la batterie, et même l’avancée est bardée de LED. C’est spectaculaire, mais aussi très démonstratif : on comprend vite que la pyrotechnie sera presque un instrument du set.
Le problème, c’est que ce choix de virer country ne fait pas que colorer les morceaux, il les avale. Les tubes rap et pop qui ont fait sa gloire sont systématiquement réarrangés pour sonner honky tonk, au point que sa carrière de rappeur semble gommée. Certains fans, venus retrouver le Post Malone de “Rockstar” ou “Psycho”, restent interdits, pendant qu’à l’inverse, ceux venus célébrer son virage country ont le sourire aux lèvres. La salle est littéralement scindée en deux, comme si le concert ne s’adressait pas à tout le monde.
Il faut reconnaître que Posty se donne à sa manière. Sa chemise rose devient vite une éponge, il descend régulièrement au contact du public, il enchaîne les bières, clopes et “santé !” lancés à la foule. Il attrape une guitare acoustique pour un passage seul sur scène, dans un silence étonnant pour une salle de cette taille. Le moment se transforme en parenthèse touchante : il invite un jeune homme de 20 ans à le rejoindre sur scène. Bière et cigarette toujours à la main, il lui confie sa guitare et l’encourage à jouer. Le morceau démarre, Posty l’accompagne ensuite au chant, dans un duo inattendu qui fait basculer l’instant dans une parenthèse sincère, entre maladresse et générosité. Un peu plus tard, Jelly Roll revient partager “Losers”, puis Chris Stapleton rejoint la scène, et l’hommage country se poursuit dans une Arena transformée en saloon géant.
Et puis, enfin, le réveil. Quand retentit “Rockstar”, dans une version où guitare et batterie reprennent le dessus, la scénographie explose littéralement, les flammes envahissent la scène et l’énergie change de camp. On retrouve pour quelques minutes l’intensité qu’on attendait, ce mélange de rap, rock et fureur qui a fait de Post Malone une figure à part.
Au final, le concert impressionne par sa taille et ses moyens, mais laisse perplexe par ses choix artistiques. Post Malone a offert un grand rodéo country à Paris, généreux par certains aspects, frustrant par d’autres. Ceux qui attendaient un retour aux racines rap en sont ressortis déçus, ceux qui voulaient voir naître “Country Posty” ont assisté à sa consécration.
Merci à Live Nation pour l’invitation, sans qui ce rodéo géant n’aurait pas eu lieu.







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