Heavy Weekend - Live Report Jour 1
- Jenny Jen
- 9 juil.
- 11 min de lecture
En ce beau jour du 6 Juin 2025, la team Earama arrive, avec une faim incommensurable de métal et de bonnes rencontres à Nancy, afin de nous rendre au Heavy Weekend. Après avoir pris possession de nos chambres d’hôtel et vérifier notre matériel, nous sommes fins prêts! Interviews préparées, appareils photos, enregistreurs, programme de notes pour les reports, nous sommes prêts à bosser et évidemment, à vivre au passage ce qu’on appelle notre meilleure vie! Un média ce n’est pas de tout repos, mais ce métier nous apporte tant de bonheur! Nous sommes Jenny et Laurent, repoters pour Earama, et Eden, créatrice du média et directrice, sera également la photographe de ce weekend hors du commun.
A l’arrivée, on nous reçoit avec le sourire, on nous guide jusqu’à l’espace presse et on nous souhaite un bon moment, avec sourire et bienveillance. On nous laisse à l’espace presse où l’organisation est plus qu’appréciable, on nous met à disposition de quoi nous restaurer et de quoi se reposer et travailler. Tout le monde est agréable et on partage avec les autres médias et photographes, des bonjour, des souvenirs d’autres dates… On traîne un peu dans le village où les boutiques de merch pullulent pour notre plus grand plaisir et les bars à bières, cocktails et autres spécialités ne sont pas en reste. De la restauration un peu partout, des gens de tous horizons avec une passion commune, se croisent et se sourient, nous sommes tous là, unis sans se connaître, par une passion forte, l’amour du métal!
Bref, nous voici en place super bien reçus, impatients de voir le premier concert et de dire bonjour à Olivier Garnier, sans qui tout cela n’aurait pas été possible.
On vient chercher les photographes pour les faire entrer dans le pit, Eden part de suite, sourire aux lèvres et passion aux tripes, et nous, en bons reporters nous suivons. Il nous faut une belle place dans la foule, décrire le show et vibrer avec le public, afin de vous retranscrire au mieux ce que nous allons vivre ici, et croyez-moi, ça vaut cette intro un peu longue et le récit qui va suivre…
Vandenberg, une ouverture de festival avec classe et technique!
Photos : Eden Bisiot
C’est à 17h30, alors que les festivaliers du Heavy Weekend sont impatients de voir les concerts commencer, que Vandenberg arrive sur scène afin de procéder à l’ouverture. Un excellent choix à n’en pas douter. Pour un festival qui se veut varié dans le domaine du rock metal, il est logique de nous offrir des pointures de la première heure et de jeunes groupes en vogue.
Le public est encore peu nombreux mais l’ambiance est palpable, ils ont faim de métal! Et aux premières notes de Vandenberg, le ton est donné, la foule s’allume immédiatement et en fins connaisseurs, leur offre un accueil sous une ovation magique de cris et de mains levées, doigts de métal en avant!
La première chanson sera la célèbre Bad Boys qui fait immédiatement réagir, un son métal 80’s, une pêche de folie et Adrian Vandenberg qui nous gratifie d’un premier solo aussi technique que magique avec une fantaisie propre à lui : jouer directement sur le manche de sa guitare avec… sa manche! Il est clairement heureux d’être là et donne le show, le public est ravi, bravo pour cette entrée dans l'arène!
Dès la deuxième chanson Adrian Vandenberg invite le public à chanter et ce dernier ne se fait pas prier, pendant que sur scène le chanteur Mats Levén met le jeune batteur Koen Herfst à l’honneur. Le groupe se déchaîne et la foule suit et commence à bouger de plus en plus, la température monte , le groupe sait y faire !
“All your love tonight, gimme all your love tonight” s’exclame le chanteur, s'adressant au public qui entre de suite en transe ! Adrian Vandenberg nous honorera d’un "viva la France!" qui fera hurler la foule.
On enchaine sur une ballade oui… et non ... Une entrée en matière, puis boum! Le son bien tranchant de la batterie suit un riff de guitare envoûtant et métal à souhait portés par la voix parfaite et velours du chanteur, jusqu'à ce qu'il entonne à nouveau une montée en puissance avec sa voix digne de celle d’Axel Rose dans son côté suraiguë et atypique et des intonations à la AC/DC, maîtrisées avec aisance et passion.
J'ai l'impression de me réveiller dans ma tendre jeunesse métal des 80’s /90's mais dépoussiérée et paradoxalement très actuelle... Bravo !
Après avoir chanté Crying In The Rain, Vandenberg s’essaie au français en nous lançant un " pleurer quand il pluie" tandis que le chanteur se moque gentiment de son français.
Très à propos cette réflexion évidemment, car cette chanson s'est faite sous la pluie avec un public heureux qui ne lâche pas sa place quitte à être trempé !
L'ambiance est géniale , la foule s'agrandit et l'engouement est palpable. Des flammes jaillissent alors de scène et viennent réchauffer le public encore d'un cran. Très belle ovation finale de la foule qu'ils quittent sur "merci beaucoup, à bientôt" dans un français parfait cette fois-ci.
En bref, un choix parfait pour l’ouverture du festival, un groupe qui nous a fait monter dans la DeLorean du métal, nous ramenant aux 80’s mais sachant tellement bien se renouveler et maîtriser leur art qu’ils nous ont également raccompagner jusqu’en 2025 avec panache.
Battle Beast, le feu des enfers débarque sur scène et on en redemande!
Photos : Eden Bisiot
C’est à 18h30, alors que la pluie s’est calmée et que les festivaliers ont pris une petite pause en se baladant du côté du merch, qu’on se retrouve devant la scène, affamés de plus de métal. La foule s’épaissit, et le show qui va suivre sera à la hauteur de nos attentes.
Le groupe vient de s’installer, visuellement la première claque: la chanteuse en parfaite maîtresse des enfers dans une tenue de scène inégalable: cornes de démon, cuir et botte à jarretelles, une voix incroyable et puissante s’élève: c'est Battle Beast !
Noora Louhimo met le feu, prononce quelques mots en français et enflamme littéralement le public ! "Merci beaucoup, tu vas bien ? That's all I can say for now".
Quelle énergie ! Elle tient parfaitement son chant sur la musique puissante de son groupe, le power métal s’en trouve honoré! Elle bouge, entraîne les gens et ne lâche rien vocalement ! Les solos sont bons et maîtrisés, le batteur est aussi technique que passionné, les breaks un régal et les pêches rythmiques nous font battre le cœur !
Le public est au taquet dans la seconde ! Noora réclame et elle obtient! Le groupe se déchaîne, elle pose impeccablement une voix rauque et profonde, c'est bien une reine des enfers à qui rien ne résiste ! La voix du bassiste vient renforcer la sienne et c'est absolument envoûtant ! On se sent totalement en ambiance Nightwish ; c'est puissant, épique, vibrant, ça prend aux tripes, c'est métal à souhait et encore une fois, quelle énergie !!! Pas une personne n'est de marbre, ça chante, ça danse, ça lève les doigts de métal, ça headbang, ils sont unis et heureux ces petits metalheads venus prendre leur dose ! Battle Beast donne sans compter et enchaîne sans faiblir ! Pour le côté symphonique on est servis aussi, des sonorités de violon entonnent un morceau qui nous plonge dans un autre monde, nous ne sommes clairement plus dans la réalité .
Je suis là et je reste ébahie par sa voix, ses tenues de notes incroyables. L'émotion du public me gagne, je les sens appartenir à une musique qui les fait transplaner totalement dans le monde Battle Beast. A aucun moment Noora ne laissera le public perdre cette ambiance en les invitant à chanter, à crier, à taper dans les mains et en accueillant les ovations, bras ouverts et visage au ciel. Solos magique, plages synthé envoûtantes... On ne peut plus et on ne veut plus toucher terre !
Durant une très courte pause les musiciens remercient un public qui répond à la seconde! C'est alors qu'on nous annonce un nouvel album et un retour bientôt en France! "Une petite chanson... Probably not in french. Are you ready to sing ?" s’exclame le guitariste.
Des "nanana" se font entendre dans toute la foule et la chanteuse lâchera un "you sound amazing" avant d'attaquer sa chanson.
"Are you ready to go fucking crazy right now ? We wanna see french horns ! Show me your horns ! Keep it up ! They are beautiful !"
Les gens obéissent dans une frénésie fabuleuse, c'est communicatif, une sorte d'union totale magique ! Bravo Battle Beast, c'est pour ça qu'on vient voir du métal en live !
"Thank you so much for being so amazing to us !"
Et hop nouvelle chanson issue du futur album en cadeau: Steelbound. Ils sont heureux de nous l'offrir, ça se ressent, ils donnent tout ! Un "I love you" en milieu de morceau sera lancé par Noora, sourire indécrochable aux lèvres. "Let's do this together" nous dit-elle et tout le monde suit, talent indéniable et emprise de folie, elle embarque tout le monde. Les musiciens transpirent le bonheur, on est clairement juste avec eux, le reste du monde a disparu ....
Ils finissent évidemment sur une ovation incroyable avec la musique de Top Gun en fond, conquérants, fiers, ils sont venus, ils ont vu et ils ont vaincus !
Le temps est un peu plus clément et c’est encore sur notre nuage empourpré que nous allons tenter de retrouver la réalité, boire un verre aux nombreux stands du village, poursuivre la tentation du merch, et retrouver nos collègues à l’espace presse avant de retourner savourer le prochain met, car clairement, la programmation est un vrai bonheur et nous promet encore de beaux moments !
La légende Saxon
Photos : Eden Bisiot
Il est 20h, la foule s’est encore agrandie, on trépigne, on attend la suite, sourire aux lèvres, alors à l’arrivée de Saxon, on entre dans l'ambiance de suite. Du bon heavy métal à l'ancienne, des jets de flammes sortent de scène et des gradins dès la première chanson, ce qui nous donne un public heureux et à fond des les premières notes. On sent l'expérience qui parle, ça sent les groupes précurseurs tel que Metallica, la technique et l'énergie n'ont pas pris une ride !
Le public crie, entonne les répétitions et de plus en plus de doigts de métal se lèvent ! Des morceaux qui commencent par des solos ultra rythmés, la foule commence à danser et à headbanger, la recette fonctionne! On frappe des mains sans arrêt, on se plonge dans l’ambiance en l'espace d'une seule chanson ! L’ovation est claire et nette à chaque note de fin !
"Hey ça va ? Tu vas bien ? Fantastique !" nous criera Biff Byford.
Bien sûr l'énergie est moins physique, mais les musiciens et la voix du chanteur ne faiblissent pas une seconde ! Ils tiennent leur public avec des intonations de voix à la Alice Cooper. On retrouve des belles influences d'époque.
"We're going back in 1980 for this one, some of you weren't born 45 years ago, no fucking internet, no fucking Facebook or TikTok, only radios... But we put the vibe !"
Et ils entonnent un morceau de 1980 que même les plus jeunes vivent et ressentent en dansant et headbangant comme des fous ! Et ça slam ! Les gens sont dans l'ambiance des bonnes années, dû lâcher prise, du "tout pour le rock" et ça se sent tellement ! Comme un clin d'œil à la France ils nous jouent Madame Guillotine.
Une belle leçon d’un groupe qui existe depuis 1976 et a encore de belles années devant lui!
Comme je le disais, on se régale, on change de style, d’époque, on en prend plein les oreilles et le cœur, certains retrouvent leurs artistes, d’autres découvrent, mais tout le monde est clairement comblé!
Powerwolf, le diamant de la soirée!
Photos : Eden Bisiot
Le public attend impatiemment... La foule a empli la fosse, le décor est posé et un drapeau Powerwolf est tendu. Il est 22h, le dernier groupe va bientôt arriver. Le dernier mais pas le moindre.
Le rideau tombe sous les cris de la foule, Roel van Helden et Falk Maria Schlegel arrivent torches en feu à la main, puis c’est au tour d’Attila Dorn d’entrer en scène, tenues de prêtres obscurs, maquillages et décors de scène époustouflants nous happent littéralement dans leur univers.
C’est dans cette mise en scène de cathédrale gothique en ruines et en feu qu’ils entament leur premier morceau, la foule leur offre une ovation à donner des frissons !
“Bonsoir Nancy, bonsoir Heavy Weekend, c'est un honneur de jouer pour la première fois dans ce festival fantastique” Attila demande alors plus de bruit. Il joue et béni l'endroit, encensoir à la main, au nom du métal: “metal is religion”.
La fosse est remplie et j'ai bien du mal à prendre des notes, l'ambiance est forte et tout le monde saute déjà alors que nous ne sommes qu'au deuxième morceau. Les images animées du loup en fond de scène font leur effet, les musiciens et le chanteur sont dans leurs rôles, c'est parfait autant visuellement que techniquement. Attila hurle "sautez" et tout le monde s’exécute !
"Les amis ,vous êtes incroyables et vous ressemblez à une immense armée de heavy metal ! Mais nous on ne se bat pas! On fait une immense fête du heavy metal !"
Ils jouent et font le show et entraînent le public à jumper avec eux . Et évidemment , ça marche! Ambiance de dingue et public en transe, l’atmosphère est excellente. Il n'y a plus de place dans la fosse , les fans sont là et se font entendre !
On ramène un orgue immense sur scène, impressionnant! Falk s’y installe avec technique et passion, ce show est incroyable !
Le chanteur nous parle beaucoup: "Voulez-vous danser avec moi peut-être ? Avec Falk? Avec moi ? Avec Falk ? Avec moi ?"
Lui et le chanteur entament alors une valse sur scène, le groupe a beaucoup d'humour et malgré cette ambiance très gothique, où la musique teintée de violon et de chants latins nous plonge dans une transe presque divine, on sent que personne ne se prend au sérieux. Nous sommes entre amis, comme le répètera souvent Attila, nous nous sentons bien entre admiration totale et rires dûs à la complicité de Falk et Attila sur scène.
Des confettis et serpentins éclatent au-dessus du public, on en prend plein la vue et nos émotions sont sans cesse en alerte!
Les animations changent dans les arches cassés de cathédrale nous offrant le célèbre loup dans des tableaux différents. La scénographie est magnifique, chapeau bas! Le public est conquis et répond, sautant et chantant sans cesse. Le chanteur ravi du répondant, nous fait répéter de petites phrases musicales. C'est magique d'entendre toute la foule chanter en cœur, c'est enivrant...
Metal gothique et dark... Oui bien sûr, mais avec légèreté et amusement, on l'a bien compris et cela donne une touche toute particulière à la relation du groupe au public, plus amicale finalement. Le chanteur nous taquine, Falk passe son temps à faire des facéties, on se sent bien, à l'image du metal, de son esprit collectif, on joue avec la noirceur tout en étant unis et toujours dans une ambiance bienveillante et familiale.
Attila nous fait soudain hurler comme des loups, avant de nous dire que nous sommes maintenant admis dans la meute. Tout fonctionne, l'ambiance est fabuleuse. La voix du chanteur, unique et envoûtante, se promène sur la musique d'un groupe techniquement parfait .
S'en suit La Bête Du Gévaudan intégralement en français pour l’occasion. Ils nous font désormais chanter pour invoquer nos démons intérieurs avant d'entamer la célèbre Demons Are A Girl's Best Friend sous une pluie de confettis rouges. L'esthétique est incroyable, les costumes, les décors mais aussi les instruments sont accordés aux rosaces de cathédrale, le souci du détail est bluffant.
Musicalement pas un faux pas, les guitaristes se promènent avec aisance, le batteur est puissant et subtil, le claviériste nous offre une profondeur sans faille et la voix du chanteur ne manque jamais une note... Et l'émotion qui passe lors des morceaux... L'ambiance monte et des pogos se lancent un peu partout dans le public.
Pendant ce temps en toile de fond l'on peut lire "Metal is religion" et qu’elle est vraie cette affirmation. Je le réalise d’autant plus au milieu d’une foule si unie, après une journée passée devant des groupes aux couleurs différentes mais toujours au milieu d’une foule qui prône clairement la différence comme marque de fabrique et la tolérance, l’acceptation de l’autre comme emblème.
J’ai du mal à toucher terre… Quelle journée! Épuisée mais comblée, je rejoins la team Earama et notre hôtel, afin de récupérer un peu de sommeil avant la prochaine journée de ce festival mené avec goût. Bien entendu, avant de tomber dans les bras de Morphée, nous débattrons de cette journée qui marquera nos mémoires devant un café bien chaud.
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