Heavy Weekend - Live Report Jour 2
- Jenny Jen
- 10 juil.
- 9 min de lecture
Fatigués de la veille? Oui! Mais la fatigue s’oublie vite quand il s’agit de passer une nouvelle journée dans ce qui est pour 3 jours, notre chez-nous, notre bulle, un monde exclusivement fait de musiciens et de bonne musique et vu le programme d’aujourd’hui, nous savons déjà que la journée va être un rêve éveillé!
De retour dans le village, on a pris nos repères, on vogue un peu au merch et on file à l’espace presse prendre connaissance des heures des interviews et faire de fait, le planning de la soirée.
Wings Of Steel, l’écho des années 80 dans un souffle nouveau
Photos : Eden Bisiot
17h30, Eden est dans le pit photo et Laurent et moi sommes dans la fosse, fin prêts à en prendre plein les oreilles et à, une fois encore, vous faire vivre cette journée au travers de nos récits. La foule est plus dense qu’hier, on recroise des visages, on en découvre d’autres, mais on ressent encore et toujours, cette disposition de la foule à être là pour prendre plaisir intensément au cœur d’un festival, mené de mains de maître! Les lumières de scène s’allument, les premières notes retentissent...
Bandanas dans les cheveux longs, cuir et chaînes, on se sent dans le métal version 80's lorsque les musiciens entrent en scène, une première pêche de batterie et c'est parti ! Wings of Steel ouvre cette deuxième journée avec passion et ferveur!
Le chanteur arrive avec une chemise à jabot pour compléter le look de “métalleux à l'ancienne” qu’affiche le groupe entier, la musique commence et dès lors que Léo Unnermark entame son premier couplet, tout tombe sous le sens. Nous sommes bien en présence de bon métal de la première heure. Les musiciens ont la pêche et nous mettent dans l'ambiance et malgré un auditoire restreint encore, le chanteur saute partout et nous pousse à crier, bravo, il donne le ton et la foule suit ! Il crée et pose l'ambiance, il vient chercher son public sans cesse, nous fait taper dans les mains, les musiciens souriants en font autant, ça bouge, ça joue avec les gens, ils installent la bonne humeur et une interaction qui restera ininterrompue avec nous.
La foule s'est copieusement agrandie en 15 minutes et la vibe que donne le groupe l'incite à prendre part au concert de plus en plus. C'est beau à voir, vraiment, la voix du chanteur se balade sur les notes, les musiciens prennent plaisir, se courent après, solos enflammés sur rythmes soutenus, l'auditoire est clairement sous le charme de Wings Of Steel.
C'est un set fait pour faire plaisir aux puristes et aux amoureux du métal de la première heure, le métal à l'ancienne a bel et bien une nouvelle génération ! Ils offrent alors aux fans un tout nouveau single enregistré il y a quelques jours Wings Of Time. Petit souci sur la batterie, l'équipe technique intervient dans la seconde ! Le groupe continue comme si de rien n'était et le public pour la plupart n'aura rien noté, beau professionnalisme du Heavy Weekend et du groupe ! Nouvelle chanson qui commence très rythmée avec un solo de guitare long et maîtrisé bien plus métal engagé. Le set est fabuleux et varié !
Un beau concert qui nous prouve que l’on peut être jeunes (le groupe n’existant que depuis 2019), avoir des références en béton armé, et prouver qu’on peut prendre la recette des plus grands et l’adapter au goût du jour sans rien perdre et même mieux, en y ajoutant de la saveur! Une bien belle ouverture de soirée, mission accomplie pour Wings of Steel.
Après les avoir rencontrés lors d'une interview, je peux affirmer que ce groupe a une culture incroyable, un humour fabuleux et une humanité fantastique! De bons musiciens et de belles personnes, nous serons impatients de les revoir à l’avenir. D’ailleurs pour l’anecdote et pour décrire un peu leur humilité et leur proximité avec les fans, ils se prêteront volontairement à une séance de selfies durant le concert de Europe, un peu plus tard dans la soirée.
Vanden Plas, les icônes du rock progressif
Photos : Eden Bisiot
Il est 18h30 et le groupe mythique du rock progressif arrive directement en entamant le premier morceau, une chanson du premier album, exécutée à la perfection! Le guitariste partage clairement la première place avec le chanteur et c'est bien mérité, les solos incluent ci et là viennent parfaitement répondre au chant et à la frappe intense de la batterie soutenue par une basse impeccable. Le concert vient de commencer et on peut déjà mesurer la technique du groupe et le plaisir qui se propage dans la foule.
"Merci beaucoup Nancy ! Ca va bien ?" nous lance Andy Kuntz. Les gens commencent directement à frapper dans les mains à l'attaque du deuxième morceau, les fans sont là et sont ravis du rendez-vous !
Plus les solos s'enchaînent plus je reste bouche bée, le chanteur réclame une ovation pour son guitariste, Stephan, qui chante également avec une voix plus veloutée qui vient à merveille soutenir la sienne.
La teinte musicale est bien métal, un peu agressive tout en nous maintenant dans une ambiance dark et hors du temps avec des plages qui nous embarquent ailleurs. Pas de décors, pas de show calculé, la pureté des chansons, du son, un public aux anges, la simplicité est gagnante car elle laisse la technique parler et surtout l'émotion intacte.
Et de l'émotion il y en a à revendre... Dans chaque morceau, de la profondeur... Il y a une griffe bien à eux, un son bien particulier, qui fait leur côté unique et ça marche clairement sur les fans!
La foule est moins remuante mais semble happée par les morceaux, c'est ça aussi la beauté du métal, un monde par groupe et un à la croisée des chemins où tout le monde se retrouve ce qui entraîne des réactions bien différentes chez les fans et une union magique malgré cela.
Là je les observe, attentifs et passionnés, furieusement bien dans la bulle construite par Vanden Plas. C'est de l'envoûtement, ce groupe charme et emmène son public dans son monde, planant et unique. Stephan viendra régulièrement nous sourire et nous appeler à les soutenir de nos mains et de nos voix et Andy en fera de même, entraînant chaque fois une forte réaction.
La pluie revient alors qu’on nous demande d'accueillir Alessandro Del Vecchio, le tout nouveau membre qui a rejoint le groupe en 2023. Une dernière chanson, Postcard to God,
et nous resterons sur cette note de rêve éveillé. Le rock progressif est moins agressif, certes, mais tellement technique et envoûtant et pour ça Vanden Plas n’a plus de leçon à recevoir depuis bien longtemps.
Nous les retrouverons également plus tard pour une interview des plus intéressantes et avec une dose d’humour incroyable! Des musiciens qui partageront très facilement avec nous, on s’est sentis invités de bon cœur à partager leurs souvenirs et leur vision du monde métal. Les musiciens métal sont-ils tous si humbles et humains? Et bien il faut croire, oui! Ce fut le cas une nouvelle fois, Andy m’offrira même un câlin sincère et bienveillant d'aurevoir tandis qu’il partagera les souvenirs de leur premier concert en France avec mon compère Laurent qui y avait assisté et Olivier Garnier qui, bien entendu, était déjà de l’organisation.
Pour finir sur cette note humble et humaine, Andy se prêtera également au jeu de Wings of Steel et ira durant le set de Europe, offrir des selfies aux fans. Inoubliable!
Europe “Carrie” on !
Photos : Eden Bisiot
Il est 20h, une mini intro musicale et Europe entre directement en lançant le premier morceau. Les fans sont clairement au rendez vous ! La foule s’est encore agrandie et les accueille d'une ovation qu'on a dû entendre de loin ! Ils ont la pêche, le chanteur est au taquet et tient à nous offrir un concert détonnant, ça se voit de suite! Le second morceau s'enchaîne sans pause.
"Alright Nancy ! Oh putain!" nous lance Joey Tempest, qui a, apparemment, appris quelques mots de français. Sa voix n'a rien perdu et les musiciens sont à fond avec lui, Europe n'a pas pris une ride ! Les flammes accompagnent un chanteur clairement "on fire" qui fait chanter le public et le fait taper des mains. La foule est aux anges et Joey sait clairement les tenir dans ce mood! Il saute, il chante, il joue avec son pied de micro, il vient chercher les cris et les mains et ça fonctionne!
"Merde alors", comme nous a dit Joey, mais ont-ils pris une potion anti-vieillissement ? La pêche est impressionnante, la voix du chanteur ne faillit pas et les musiciens enchaînent les morceaux, une leçon de volonté d'être un rockeur à vie qu'on prend pleine face ! Je n'en attendais pas autant! C'est bon, c'est pro, c'est carré, on ne peut qu'admirer et adhérer en bons fans de métal de la première heure.
"You guys look good !... Not as good as we do"
Joey s’amuse et nous taquine, il ne lâche rien, il est purement heureux d’être là et c’est communicatif, la foule l’est aussi, c’est palpable!
"New song, we like it, we hope you'll like it too"
Et ils entament un morceau neuf qu'ils qualifient de "groovy and purplish" qui sera extrêmement bien accueilli par le public.
Puis,les premières notes de Carrie résonnent et la foule entre évidemment en transes et chante le refrain à tue-tête.
Le chanteur prend la guitare et commence à jouer entraînant les fans à chanter avec lui. Sourire aux lèvres et guitare électrique en main, Joey poursuit avec une pêche incomparable et le groupe nous offre un moment magique de pur rock ! Ils nous offrent même une version revue de No Women, No Cry ! L'ambiance est folle, la recette fonctionne toujours, il y a vraiment un côté intemporel à tout cela, c’est juste incroyable.
The Final Countdown attaque et le public réagit immédiatement. Morceau incontournable, véritable hit des années 80, cette chanson a marqué plusieurs générations et après le show auquel nous venons d’assister, je peux jurer que ce n’est pas fini pour cette chanson, comme pour Europe, longue vie musicale à eux et merci pour ce magnifique moment!
Et je laisserai le mot de la fin à Joey qui nous a régalés autant qu’amusés avec ses mots français et sa voix inimitable et éternellement impeccable:
"Incroyable, putain, merde ! You've been beautiful, a bientôt !"
Dream Theater ou le retour triomphant de Mike Portnoy
pour les 40 ans du groupe !
Photos : Eden Bisiot
La fosse est envahie, les fans sont là, fébriles devant la scène préparée pour Dream Theater et fiévreux devant la batterie encore couverte de leur idole de retour… On sent l’impatience de la foule, ça trépigne, ça se bouscule pour être au premier rang. Les gradins aussi accueillent plus de monde ce soir. On attend du lourd, on sait déjà qu’on ne sera pas déçus, la qualité et l’émotion seront au rendez-vous, c’est l’évidence.
Il est 20h, et après la musique de psychose sur fond noir, on passe sur une cinématique incroyable… Chaque pochette apparaît de façon chronologique et chaque morceau phare de l’album a été soigneusement réorchestré de façon symphonique afin de se fondre dans le suivant, donnant un ensemble travaillé et lisse, nous offrant l’histoire et l’essence même du groupe.
Lorsque les premiers musiciens entrent en scène, le public est en liesse! Le retour tant attendu provoque de belles réactions également. La batterie est découverte et les fans hurlent! Mike Portnoy arrive et c’est le déchainement total!
On n'attend pas et on enchaîne directement avec la première chanson Night Terror. La musique d’abord, la batterie nous tape au cœur, et alors, arrive le chanteur, James Labrie, et au premier chant, c’est parti, le fans sont fous de suite, un large sourire sur le visage et la voix qui suit, quel impact immédiat!
Premier solo et on sait avec qui on est, on ne va pas se mentir on n’en attendait pas moins du grand Petrucci! Y'a pas à dire, se retrouver en leur présence, c'est impressionnant ! Une technique pareille ça ne s'invente pas !
"Bonjour, comment ça va ? Are you with us ?" nous lance James.
Ils enchainent, et que c'est bon ! La foule est en extase et plus nombreuse que jamais, réagissant dès que Mike Portnoy se lève de sa batterie et nous gratifie d'un jeu debout comme il sait si bien le faire.
Les morceaux s'enchaînent et le public est en transe totale ! On a beau le savoir d'avance, la batterie de Portnoy est folle, le plus gros set up du fest ! Le clavier qui s'illumine et tourne, on nous offre un show incroyable et toute la mise en scène va aux instruments, normal quand on voit à quel point la technique prime dans ce groupe qui nous met régulièrement de bonnes claques comme on les aime, de maîtrise parfaite!
Les morceaux sont uniques dans leur construction, complexes et enivrants. Et c'est le bassiste, John Myung, qui nous ouvre le morceau suivant avec ses mains se promenant sur sa basse dans un slap maîtrisé. Les solos de Petrucci semblent sans fin et il se promène sur sa guitare avec une aisance de virtuose. Des vidéos poignantes de témoignages de soldats nous entraînent vers le morceau suivant The Enemy Inside, sur fond d'images de guerre. On nous parle clairement des SPT des soldats, le public est pris à l'âme et au cœur. James nous parle du dernier album et remercie pour la façon dont il a été accueilli et annonce Midnight Messiah, le public crie de joie et c'est reparti.
L’ambiance pourtant réputée calme de Dream Theater nous offre de beaux circle pits qui éclatent dans plusieurs endroits de la fosse. La scénographie est magique, allant jusqu’au jeu de lasers sur As I Am.
C’est l’heure de la dernière chanson, Dancing In The Rain, et personne n’a vu le temps passé! Nous étions hors de l’espace et du temps… un théâtre des rêves. Je garderai en souvenir une ambiance unique en fosse, une communion du public totalement envoûté par le style unique et enivrant de Dream Theater !
Il est 23h30 et il est temps pour nous de repartir, la tête dans les nuages de cette deuxième journée à célébrer, comme dirait Prince “real music by real musicians”. On reprend doucement la route de l’hôtel, croisant sur le chemin, cette foule d’il y a quelques instants, faisant la queue au merch ou buvant un verre en discutant des concerts de la journée.
Nous n’avons aucune envie de rejoindre la voiture, mais demain sera encore une longue et belle journée, dont nous avons hâte de vous parler! Alors bonne nuit les petits métalleux et à demain pour de nouvelles aventures!
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