De la théâtralité à la légende : Avatar et Iron Maiden enflamment La Défense Arena
- Eden Bisiot
- 22 juil.
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 sept.
Annoncée il y a maintenant quelque temps, le 19 Juillet marque le retour d’Iron Maiden sur la merveilleuse scène française de La Défense Arena à l’occasion du Run For Your Lives Tour, marquant les 50 ans du groupe. Et si c’est un groupe dont la réputation n’est plus à faire, la première partie a été tout aussi spectaculaire ! Avatar mérite toute notre attention, et c’est pourquoi je parlerai autant d’un groupe que de l'autre dans ce report.
Lors de mon entrée, la moitié de la salle est déjà pleine, et ce n’est que le début ! La foule s’impatiente, siffle, joue avec les flashs de téléphone, discute, attrape une bière… Quelques minutes avant la prestation d’Avatar, la salle est presque pleine. Même les gradins (à ma grande surprise car inhabituel) ne comptent que très peu d’absents.
AVATAR : Le freakshow enflamme la Défense Arena
Photo : Jens De Vos /// @jensthepanda
19h26, les lumières s’éteignent, le public hurle pendant que la scène affiche le logo du groupe qui arrive, sur le titre Beware Of The Clown de The Damned.
Les derniers projecteurs s'éteignent, puis un clown entre sur scène avec une boîte rouge dont sortira Johannes Eckerström. Les autres musiciens arrivent sur scène pendant qu’il nous hurle ‘’What’s up Paris !?’’, enchaînant sur Devil Dance. Le chanteur se donne à fond tandis que les gratteux font tournoyer leur chevelure en rythme.
La scénographie est efficace : des lettres en fond de scène écrivant le nom du groupe s’illuminent en rythme, tandis que le logo reste projeté juste au-dessus. Les jeux de lumière sont soignés, réfléchis, et offrent un réel spectacle.
Le premier titre a mis tout le monde d’accord : les musiciens s’amusent, la foule hurle et applaudit… Que demander de plus pour une entrée en matière ?

Le groupe enchaîne sur un deuxième titre où le frontman nous montre toute l’étendue de son talent avec brio, une prestation qui a été hautement acclamée par la foule avant que l’artiste prenne la parole :
“I love this city. What city are we talking about ? The city of love ? The city of insanity ! It’s Paris ! So good to see you again !’’
Il hurle même un ‘’We are’’ auquel le public répond ‘’Avatar’’, un véritable moment intimiste entre la scène et la fosse. Il en profite alors pour introduire le titre qui suit, titre tout neuf d’à peine 36h :
‘’We feel like it’s warmed up, here. Are we ready to go ? Are you ready for some heavy metal ? I guess we have to play something faster. Do you want something faster ? Great. There’s no turning back. You see, Avatar is in your mind, Avatar is in your heart, Avatar is in your fucking ass, we are… In The Airwaves’’.
Titre nouveau, certes, mais déjà bien connu du public qui headbang, lance ses bras dans les airs au rythme de la chanson, et chante à tue-tête. Une réaction fortement appréciée du chanteur de la formation qui lance un ‘’Merci beaucoup !”.

Les lumières s’éteignent, ne laissant qu’un guitariste sous un spotlight qui commence la mélodie du prochain morceau. Les lumières se rallument, laissant apparaître le chanteur dans une version clownesque de Mr Loyal, vêtu d’un long manteau rouge, gardant son chapeau et sa canne à la main. Et ce début qui ressemblait si fort à une ballade vient se briser grâce à un scream parfaitement maîtrisé, lançant Bloody Angel.
Le titre touche à sa fin et Johannes fait alors hurler la foule avant de leur envoyer des baisers, toujours de façon très théâtrale, avant de commencer The Dirt I’m Buried In, qui fera frapper toute la foule dans les mains. Le public semble très réceptif à cette prestation soignée, et ce pour le plus grand bonheur de tous. Jonas nous honore même d’un solo de guitare aussi puissant que créatif.
Plus qu’un concert, on a affaire à un véritable show : costumes, mise en scène, prestation sans faute. Les jeux de lumières nous éblouissent autant que la performance des musiciens que se donnent à fond et ne lâchent rien.
Finissant Captain Goat, Johannes reprend la parole pour nous exprimer sa gratitude :
“This is amazing, thank you ! The privilege, the honor, the pleasure and the dream come true that this is to stand on this stage here. You have no idea !”

Mais aussi pour nous parler de l’histoire du groupe :
“You know, before Avatar was a show, we went to a show. The first thing we did as a band is to go to Stockholm to see Iron Maiden. From then to now we get to stand here in front of all of you. Boom ! Crazy ! And all of you came on time to come to see us, to hear us play. It’s crazy ! What the fuck ! Merci beaucoup ! We love playing in this city !”
Il prend ensuite le temps de demander qui a déjà vu Avatar sur scène avant et rit en comptant jusqu’à trois. Il demande ensuite qui les voit pour la première fois et fait face à une foule en délire qui lui fait échapper un “Holy shit !”. Il part ensuite sur un discours de bienvenue impactant et inspirant que j’aurai pu vous transcrire ici, mais je ne pourrais traduire l’émotion qui l’accompagne. C’est un discours qu’il faut voir, entendre, vivre, et non lire. Je peux en revanche vous dire qu’il a terminé ce fabuleux speech en apprenant au public à hurler “Smells like a freak show” avant de lancer la musique.
C’est alors l’heure du dernier titre, “This is your last chance, join us !”.
La foule comme les musiciens continuent de se donner à fond pour un dernier tour dans l'arène tandis que Tim nous offre une prestation des plus impressionnantes. Johannes, quant à lui, va taquiner les autres musiciens pendant qu’ils jouent. Le dernier grattage de cordes annonce la fin du set, quand le frontman prend une dernière fois la parole pour annoncer leur retour à Paris le 7 Mars 2026 au Zénith, et de souhaiter une excellente soirée au public en compagnie d’Iron Maiden.
Ils sortent alors de scène sur une musique de cirque, devant un public comblé et impressionné d’une performance aussi propre et soignée pour une première partie. Avatar sait comment faire un véritable show, et ne s’en est pas privé, pour notre plus grand plaisir ! En voyant ce qu’ils sont capables de faire en 45min, on est impatients de voir l’étendu de leur talent sur un set complet ! Et si vous aussi, il reste des billets ici !
Iron Maiden : riffs, feu et légende vivante
La foule s’impatiente mais reste amusée et amusante, fait des Hola dans tous les sens, applaudit, hurle le nom de la tête d’affiche… Chaque petite minute rapprochant de l’arrivée sur scène d’Iron Maiden semble être un véritable supplice pour les fans. Et cela durera quelques minutes de plus dû à un léger retard du groupe.
20h52, les premières notes de Doctor Doctor (UFO), retentissent dans la salle tandis que les lumières de scène s'éteignent, ne laissant que quelques spotlights jaunes. Le public est à fond, hurle, danse, frappe dans les mains, les gradins se lèvent. On a affaire à une véritable ovation d’accueil !
Les dernières notes retentissent et la salle est plongée dans un noir complet. La scène s’illumine pour nous offrir une animation soignée, passant à travers différents titres comme The Ides Of March ou les premières notes de Murders In The Rue Morgue, sur laquelle le groupe apparaît dans un nuage de fumée après un lâcher de rideau, faisant hurler la foule.
La scénographie est à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’Iron Maiden ; un fond de scène avec des animations s’accordant aux différents titres et aux différentes ères du groupe, actuellement en tournée pour fêter ses 50 ans d’existence. Chaque élément de scène est bien pensé et peut se vanter de mettre chaque musicien en valeur. C’est une scène plus profonde que large, dont l’espace est totalement occupé sans pour autant être désorganisé ou “too much”. Les jeux de lumières assurés par Antti Saari et son équipe viennent ajouter la cerise sur le gâteau qu’est le travail de Robert Coleman.
Un show de cette envergure requiert un grand nombre d’équipes pour le faire fonctionner, et ce tous les soirs d’une tournée. Et je pense qu’il n’est donc pas incongru de féliciter chaque personne impliquée dans sa réalisation.
A chaque titre, on sent la maîtrise du son, la maîtrise des instruments, de la voix… Si Iron Maiden existe depuis 5 décennies ce n’est pas pour rien : ses shows sont toujours à la hauteur des premiers, voire un cran encore au-dessus.
Les musiciens ont beau se concentrer pour délivrer une performance des plus parfaites, leur talent et technique infaillible leur permet de prendre le temps de s’amuser, d’occuper tout l’espace scénique, de jouer avec le public, ou encore Janick Gers qui fait des acrobaties avec sa guitare, poussant les guitaristes présents dans la salle au bord de la crise cardiaque. Toutefois, comme je l’ai dit, tout est fait avec maîtrise et aucune guitare n'a été maltraitée dans le processus.
Bruce Dickinson, quant à lui, a tendance à beaucoup plus jouer avec le public, à lui faire hurler des “hey hey hey” en rythme, à le pousser à frapper dans les mains, ou encore à lui parler :
“La France ! C’est mon anniversaire ce soir ! Il y a 5… 500… non 50. 500 c'est l'addition de nos âges, haha ! Mais 50 ans ce soir ! On travaille beaucoup pour ces shows. C’est plus que juste 2 heures pour vous pour jouer des chansons. En 50 ans il y a beaucoup de choses qui changent, et ce soir, nous avons un nouveau batteur : Simon Dawson !”
En effet, après le départ de Nicko McBrain en décembre dernier, l'annonce du nouveau batteur britannique n’a pas tardé. D’abord entraîné pour la tournée précédente en cas de problème avec le batteur original, Simon était déjà connu du public d'Iron Maiden par sa collaboration de longue date dans le projet solo de Steve Harris, British Lion. Dès le début de la tournée à Prague le 31 Mai, Dawson a été très bien reçu par le public. Il semblerait que sa maîtrise parfaite des morceaux les plus mythiques d'Iron Maiden ait su charmer leur cœur.
Iron Maiden ne laisse donc rien au hasard. Ni le changement de ses musiciens, ni sa mise en scène aussi travaillée que flamboyante, parsemée de pyrotechnie et de moments forts avec le public, mais aussi de surprises, des costumes jusqu'aux invités, passant par des scenarii incongrus comme une fausse pendaison ou le naufrage d’un bâteau.
Il est compliqué de vous décrire ce concert sans vous le raconter. Car c’est une expérience, plus qu’un concert, on est face à une représentation presque théâtrale des titres, voguant à travers les époques tout en en prenant plein les yeux. Je ne suis pas là pour vous raconter tout ce qu'il s'est passé, mais je suis là pour vous dire si le concert est à la hauteur et vaut le déplacement ; et je ne vous répondrais pas avec un simple "oui", mais avec un "vous seriez bien ignorants de ne pas y aller si vous en avez l'occasion, car vous passerez la soirée de votre vie".
A 23h, le concert se termine comme il a commencé : sous une pluie d’applaudissements et de cris, laissant les fans aussi rêveurs que rassasiés.

J’ai été stupéfaite d’être aussi surprise d’un show que j’attendais déjà grandiose. Autant par la puissance live de la première partie que de la maîtrise totale de la tête d’affiche. Chacun nous a amené dans son univers, et une chose est sûre : nous ne voulions pas en partir. La Défense Arena a été une fois de plus le lieu d’une soirée où le temps s’est arrêté, où un rêve est devenu réalité pour beaucoup de fans qui sont repartis le cœur rempli de bonheur et la tête pleine de souvenirs.
Un grand merci à tous ceux impliqués dans l’organisation de cette date mémorable, et un grand merci à Olivier Garnier et Replica Promotion d’avoir rendu notre venue possible.
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