I Prevail, Kataklysm, Tesseract, Dogma… Notre première journée au Motocultor !
- Eden Bisiot

- 9 sept.
- 8 min de lecture
Le 14 Août sonnait le premier jour du Motocultor 2025. C’était la première fois que la team Earama y était accréditée, et quel plaisir ! Une fois mon accréditation photo récupérée, il était temps d’entrer sur le site, de le découvrir et de commencer à travailler. Etant ma première venue, les nombreux changements (la Bruce Dickinscene n’étant plus couverte et certains changements de disposition) ne m’ont pas affectée, et j’ai même tout trouvé à sa juste place. Les “mainstages” côte-à-côte, séparées des scènes Bruce et Massey par des stands et un Metal Market. J’ai soudainement eu l’impression d’être dans un Hellfest à taille humaine, offrant un air de renouveau aux festivals metal français.
L’espace Presse nous a très bien reçu, et l’eau coulait à flots, au bonheur de chaque photographe/journaliste au vu de la chaleur accrue qui régnait sur le séjour.
Photos : Eden Bisiot / @bisiot.photos
A 15h00, je me suis dirigée vers la Dave Mustage pour le premier concert de la journée, mais également du festival : Dogma. Les nonnes sont arrivées sur scène sous un tonnerre d’applaudissements, commençant leur set avec Forbidden Zone devant une foule déjà conséquente pour un début de journée. Valsant sur scène et dansant dans la plus gracieuse des provocations, la formation féminine a su délivrer une performance non sans accroc mais mémorable, devant une scénographie simple et efficace : un backdrop avec leur logo, et deux toiles tendues de chaque côté de la scène, arborant des images de péchés (que l’on peut retrouver sur leur visuel le plus connu), entourés de dorures.

Plus les musiciennes jouent avec l’image de la provocation, plus le public en redemande. La bassiste est même descendue dans les crash pour venir jouer près des barrières, face aux nonnes du premier rang. Le groupe a enchaîné la plupart de sa discographie, de The Dark Messiah à leur reprise de Like A Prayer de Madonna, avant de prendre une photo avec le public et de sortir de scène, les doigts de metal dans les airs !
Dogma a ici réussi sa mission : ouvrir le festival. C’est une mission importante et parfois très stressante, mais cela ne les a pas empêchés de se donner à fond et de délivrer une performance des plus passionnantes.
Photos : Eden Bisiot / @bisiot.photos
Pour le second créneau de la journée, mon choix s’est tourné vers Versatile, groupe de Black Metal Suisse qui mérite toute notre attention. Arrivant sur la Supositor Stage un à un sur une mélodie douce, le son a éclaté d’un coup, comme un breakdown dès les premières secondes du set. Aussi plaisant visuellement qu’à l’écoute, le groupe sait comment diriger un show, à travers leurs costumes de scène comme leur technique, que ce soit le scream parfaitement maîtrisé de Hatred Salander ou des techniques imparables des musiciens. La scénographie est plus que travaillée, avec deux toiles tendues, offrant la vue de l’intérieur d’une église éclairée par des bougies, s’alliant aux jeux de fumée et à la pyrotechnie. Et si les flammes sont un jeu fréquent sur les scènes de festivals, l’intervention des actrices jouant avec des lances-flammes a amené ce je-ne-sais-quoi d’unique. La foule en est repartie aussi rassasiée qu’hébaïe par un spectacle des plus envoûtants.
Les premiers concerts du festival tenaient fortement leurs promesses, mais j’étais attendue à une toute autre sorte de rendez-vous : mes premières interviews au Motocultor !
Les premiers furent James et Dan du groupe Tesseract ! Un duo que j’avais hâte de rencontrer et qui ne m’a pas déçue ! Nous avons abordé le sujet du festival, mais également de leur expérience scénique et de leur processus de création, avant de se livrer à un petit jeu Action ou Vérité que nous avons proposé à tous les artistes que nous avons interviewé. De somptueuses anecdotes vous attendent ici.
La deuxième de la journée était avec Jean-François de Kataklysm, avec qui nous avons parlé de leur passage au même festival 10 ans plus tôt avant qu’il ne se confie sur l’avenir du groupe… Mais pas de panique, on vous a tout partagé ici !
Photos : Eden Bisiot / @bisiot.photos
A 18h55, retour à la Dave Mustage pour le passage de Tesseract. Le groupe a desservi un show sans faille avec un soundcheck qui surpassait ce que l’on peut attendre d’un festival. Les interactions avec le public sont restées assez rares mais pas dans un mauvais sens ; les concerts de Tesseract nous emportent, nous racontent une histoire. Le but est de la regarder, de la comprendre. Tesseract sait comment faire un show et a été à la hauteur de sa réputation. Avec une scénographie aussi esthétique que bien pensée, l’univers de la formation britannique s’est traduit autant dans la musicalité que le visuel. La foule continuait de grandir et semblait hypnotisée par le spectacle et la puissance vocale de Daniel Tompkins et des chœurs assurés par 2 jeunes choristes, habillés dans la thématique du groupe, installés de chaque côté de la scène. Ils sont sortis de scène en saluant le public, le sourire aux lèvres, sous un tonnerre d’applaudissements.
Photos : Eden Bisiot / @bisiot.photos
La prochaine étape de mon parcours était Nailbomb, sur la Supositor Stage. Quelques minutes avant 20h, on pouvait entendre la foule s’impatienter, siffler et crier, implorant l’arrivée de la formation de Max Cavalera. Lorsqu’ils entrent sur scène sur une petite musique d’ambiance, le public se déchaîne pour accueillir le groupe comme il se doit. Dès les premières notes, les pogos commencent et il n’aura pas fallu attendre le deuxième titre pour que les musiciens appellent au circle pit, un appel qui a été entendu. Le soundcheck était peut-être un peu bancal, mais les musiciens ne manquaient pas d’énergie ! Pendant 50min, le groupe a enchaîné les plus gros titres de sa discographie pour offrir un show inoubliable et… peut-être un peu chaotique, de par les nombreux pogos et slams. Ils ont terminé leur set avec un court speech : “Goodbye everybody ! We’re Nailbomb ! Don’t give a fuck what people say !” avant de quitter la scène, ramenant le calme après une tempête de trash metal qui a marqué la journée.
Photos : Eden Bisiot / @bisiot.photos
Je me suis ensuite dirigée pour la première fois vers la Bruce Dickinscene pour y voir et photographier Witchcraft. La formation suédoise est arrivée de façon très décontractée, et nous a offert 1h de doom metal et de rock, jouant sur la technique plus que sur des pogos, pour le plus grand plaisir de leurs fans venus les écouter à cette scène en plein air. Après le premier titre, le chanteur a pris le temps de présenter le groupe avec un trait d’humour : “No background, but we are Witchcraft”, ce qui a fait sourire la foule. Après une heure de set, le trio a quitté la scène le sourire aux lèvres en remerciant le public.
Et si j’avais eu nombre de surprises au cours de cette journée, ce n’était rien face à la soirée qui m’attendait !
Photos : Eden Bisiot / @bisiot.photos
L’horloge sonnait 22h lorsque je suis retournée à la Suppositor Stage pour le show de Kataklysm. Avant le début du set, on a eu le droit à la première interaction de la soirée, avec quelques mots et un “Comment ça va Motocultor ?”. Le groupe est ensuite entré sur scène instruments à la main, avec son sourire et sa bonne humeur habituelle, amenant une vague de chaos positif à cette soirée prometteuse. La musique part d’un coup sec, entraînant la foule dans les pogos dès les premières notes, et des slams dès les premiers titres. A la deuxième chanson du set, Maurizio fait appel au circle pit, qui prendra place en quelques secondes au milieu de la fosse. Au bout de quelques titres, les membres prennent le temps de communiquer avec le public mais n’ont pas le temps de dire un mot que la foule se met à crier “Ka-ta-klysm” en rythme, ce qui a ravi le cœur des artistes.
Ils sont ensuite partis sur une note d’humour, rappelant la dernière fois qu’ils sont venus au Motocultor et leur habitude de faire hurler un mot en Québécois à toute l’assemblée. “C’est encore plus important pour nous que de jouer ici ce soir” ont-ils dit en riant, avant de faire hurler “Tabarnak” à une foule de festivaliers enjoués.
Ils n’ont eu le temps de jouer que The Rabbit Hole avant de faire une nouvelle pause pour demander “Savez-vous ce que c’est que surfer ? Ça veut dire qu’on va dans les airs ! Vous venez jusqu’à nous et on fait travailler la sécurité !”. Et les slams se sont enchaînés pendant que la sécurité se donnait à fond (Un grand bravo à eux pour le travail accompli lors du festival d’ailleurs !). Une fois la grande vague de slams achevée, Maurizio a remercié la sécurité et l’a félicitée.
Leur set s’est fini avec un gigantesque circle pit, et une annonce (toujours avec humour) du groupe : “On sera de retour en France l’an prochain ! Parce qu’on fait une tournée, et que cette fois, la France sera dedans !”. Kataklysm a su délivrer une performance sans pareille, qui a ravi le coeur des fans et enflammé le Motocultor.
Mais la soirée n’était pas terminée ; il restait encore un groupe qu’il ne fallait surtout pas manquer !
Photos : Eden Bisiot / @bisiot.photos
C’est à 23h15 que j’ai pris place dans le pit photo de la Dave Mustage pour l’arrivée d’I Prevail. Un concert très attendu par un public qui remplissait la fosse de la Mustage. Les musiciens entrent un à un sous les cris de la foule avant de lancer les hostilités avec Bow Down, qui a donné le ton de la soirée. Les festivaliers se donnaient à fond, décrochant un “Motocultor, fuck this place up !” à Eric Vanlerberghe.
Et la foule a répondu présent ; les pogos se sont enchaînés, les slams aussi, la petite nouvelle Violent Nature a été accueillie avec un énorme wall of death… Et cela semblait amuser Eric qui a lancé : “There’s one thing I haven’t seen. How do you say… A circle pit ? Yeah ? I wanna see the biggest circle pit ever !”. Les festivaliers ont commencé à courir mais le frontman semblait en vouloir plus. “We can go bigger. Much, much bigger !”.
La setlist oscillait entre nouveaux titres issus du futur album qui sortira le 19 Septembre (Violent Nature), titres phares (There’s Fear In Letting Go) et une touche d’humour qui a amené le groupe a joué sa reprise de Blank Space de Taylor Swift, mais également un petit medley qui piochait dans My Own Summer (Shove It) de Deftones, Them Bones d’Alice In Chains et Chop Suey! de System Of A Down en guise d’intro pour Choke.
Les interactions avec le public furent nombreuses, mais la plus touchante était encore à venir.
“I don’t want the night to end… Right before we left on this tour, a good friend of ours, dearly good friend of ours, lost his wife in a horrible accident. So every night, I take a moment and I dedicate this song to him. Je t’aime. Merci beaucoup. Without him, this tour wouldn’t have been possible. This record would have taken years. I ask from you two things : put your lighters up, and light this place up !”
Le groupe a donc commencé Hurricane sous la lumière des briquets et des flash de téléphones, que le public a chanté en chœur. Au bout de quelques instants, Eric est descendu près des barrières pour serrer les mains des fans, et y est resté pour chanter la fin de la chanson avec eux. Il a ensuite remercié le public avant d’annoncer le dernier titre de la soirée, Gasoline. Les musiciens sont sortis de scène sous les cris et applaudissements des fans.
Cette première journée s’est terminée en beauté, et promettait une suite qui allait mettre la barre très haut. Le Motocultor a su jouer entre les styles et les époques pour nous offrir une programmation riche en groupes à découvrir, tout en gardant un petit penchant pour un mainstream qui attire la foule.
















































































































































































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